Intervention de Jean-Marc Ayrault

Séance en hémicycle du 2 octobre 2012 à 15h00
Déclaration du gouvernement en application de l'article 50-1 de la constitution sur les nouvelles perspectives européennes et débat sur cette déclaration

Jean-Marc Ayrault, Premier ministre :

L'histoire de la France en Europe s'est longtemps écrite contre nos voisins. Elle s'écrit désormais avec eux, et d'abord avec l'Allemagne ! La construction européenne, cela sert à quelque chose ! La France est plus grande avec l'Europe !

Cependant, ma volonté, qui est aussi celle du Gouvernement et des Français qui ont élu le Président de la République, c'est de réorienter le cours de la construction européenne. En effet, si nous sommes européens, nous n'en sommes pas moins en désaccord avec le chemin qui a été suivi depuis de longues années et depuis cinq ans en particulier. (Protestations sur les bancs des groupes UMP et UDI.)

Pour répondre aux ébranlements provoqués par la crise financière et pour sauver notre monnaie, les gouvernements européens se sont contentés d'une réponse budgétaire, le précédent gouvernement français au premier chef. Si le sérieux budgétaire est indispensable lorsque la dette s'emballe et paralyse l'action publique, la réduction des déficits sans soutien à la croissance conduit à la récession.

Au nord, au centre et au sud de l'Europe, des partis populistes prospèrent. Les égoïsmes nationaux et le refus de toute solidarité gagnent du terrain. Si l'Europe n'avance pas, si nous la condamnons à l'impuissance, si nous refusons toute avancée sous prétexte que nous en attendons d'autres, alors ces forces du repli seront celles qui progresseront le plus vite.

L'urgence est là, pour de bon. Les chiffres de la croissance pour le deuxième trimestre 2012 mettent en évidence une nouvelle dégradation de l'activité dans la zone euro. Nos partenaires du nord de l'Europe eux-mêmes ne sont plus à l'abri du ralentissement. Quant à nos partenaires du sud de l'Europe, ils continuent de subir une récession aussi marquée que socialement insupportable.

L'Europe telle que nous l'avons trouvée n'était pas sur la bonne voie. Il était nécessaire de modifier sa course et le Président de la République, grâce au vote du Peuple français, y est parvenu. C'est le résultat de l'élection présidentielle (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC. – Exclamations sur les bancs des groupes UMP et UDI.)

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