Intervention de Bruno Le Roux

Séance en hémicycle du 2 octobre 2012 à 15h00
Déclaration du gouvernement en application de l'article 50-1 de la constitution sur les nouvelles perspectives européennes et débat sur cette déclaration

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBruno Le Roux :

Je tiens tout d'abord à vous remercier, monsieur le Premier ministre, d'avoir été à l'initiative de ce débat, qui constitue pour vous l'occasion de tracer devant la représentation nationale les orientations de la politique européenne telle qu'elle est conduite par le Président de la République et le gouvernement que vous dirigez.

Je ne reprendrai pas chacun des éléments que vous avez développés devant nous. Je souhaite simplement souligner, en préambule de mon intervention, que, sur l'essentiel de ces bancs, la construction européenne est notre oeuvre commune depuis plusieurs décennies. À cet égard, on peut évoquer Jean Monnet, ou encore Robert Schuman et Maurice Faure – qui ont siégé sur les bancs de notre hémicycle –, ainsi que Jacques Delors, bien sûr, qui a tant oeuvré pour construire l'Europe d'aujourd'hui.

Presque tous les présidents de la République ont apporté leur pierre à cet édifice et nous sommes ainsi, aujourd'hui, tous comptables devant le peuple de l'état de l'Union, de l'Europe telle que nous l'avons bâtie.

Cela fait plus de vingt ans, depuis le grand débat national sur le traité de Maastricht, que notre peuple se passionne et discute à l'envi des grandes étapes de la construction de l'Europe.

Et pourtant, ces dernières années, la France a été particulièrement absente de la scène européenne. Elle n'a pas occupé sa place, pourtant centrale, pour faire le lien entre le sud et le nord du continent. Éclipsée par l'Allemagne, elle n'a pas su peser sur les décisions de l'Union. La brutalité de la communication du président Sarkozy n'a pas longtemps masqué l'absence de poids de la France. (Protestations sur les bancs du groupe UMP.)

De ce point de vue, Monsieur le Premier ministre, le changement est clairement marqué. La France a retrouvé son rôle moteur en Europe : c'est ce que met en évidence le débat d'aujourd'hui. Je l'aborde convaincu que ce traité ne mérite ni excès d'honneur, ni indignité.

Je ne vois rien, dans les deux textes soumis à notre vote, qui autorise à faire un pas de côté, à se mettre en retrait, à prendre date ! On peut toujours se livrer à je ne sais quelle exégèse ou ergoter à l'infini. Pour ma part, je dirai d'emblée que ces textes sont nécessaires à la réorientation du cours de l'Europe, telle que nous la voulons, qu'ils ont changé de nature du fait même de leur insertion dans un paquet européen plus large et qu'ils devront être complétés par d'autres initiatives de l'Union.

En ce sens, ils n'ont rien à voir avec ce qui était proposé par la précédente majorité. (Exclamations et rires sur les bancs du groupe UMP.)

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