Intervention de Frédéric Lefebvre

Séance en hémicycle du 21 juin 2013 à 9h30
Représentation des français établis hors de france — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrédéric Lefebvre :

Monsieur le président, madame la ministre, monsieur le président de la commission, monsieur le rapporteur, mes chers collègues, permettez-moi d'abord de rappeler ici combien ce XXIe siècle que nous abordons, dans une période troublée au plan économique, va être le siècle de la globalisation totale. Or, qui mieux que nos compatriotes vivant loin de notre pays, qui surfent sur la mondialisation, sont capables d'épouser la mondialisation et donc de défendre les intérêts de notre pays ?

Dans ma circonscription qui recouvre les États-Unis et le Canada, je rencontre, comme mes collègues dans leur circonscription, des Français exceptionnels, comme Jean-Louis Gassée, l'un des pionniers d'Apple, ou David Fattal, un jeune qui, à un peu plus de trente ans, a reçu le prix de l'innovation pour des images en trois dimensions qui seront bientôt sur iPhone. Je pense aussi à James Trussart, ce luthier qui a fabriqué les guitares des plus grands, Bob Dylan, Paul Simon et notre Johnny national. Je pense à des artistes, des photographes, des peintres…

Si je veux dire qu'il est important que notre communauté nationale se préoccupe de tous ces Français et resserre les liens avec eux, c'est que malheureusement je vois dans ce projet, mais aussi dans les arrière-pensées de certains et dans leurs déclarations depuis quelques mois, la volonté de revenir sur ce qui a été construit progressivement, avec du temps, de manière consensuelle, par la droite, par la gauche, pour représenter l'ensemble de ces Français. C'est dans le cadre de ce processus qu'a été instaurée, en dernier lieu, la représentation de nos compatriotes de l'étranger à l'Assemblée nationale.

On ne peut que regretter que ce projet, qui aurait pu nous donner l'occasion de moderniser notre système de représentation et de l'inscrire dans notre époque par les nouveaux moyens de communication, apparaisse – à tort ou a raison, l'avenir le dira, un membre de votre majorité a parlé très justement sur ce point – comme une manoeuvre politicienne.

Vous avez, madame la ministre, l'occasion de rattraper ce mauvais départ en vous montrant ouverte. Nous avons, avec mes amis de l'UMP et de l'UDI, décidé de déposer des amendements. Mme Schmid l'a rappelé, ce ne sont pas des amendements politiques, ils ont pour objectif d'améliorer la situation et la défense de nos compatriotes qui sont aujourd'hui installés au-delà de nos frontières. Eh bien, je souhaite que sur ces questions vous puissiez vous montrer ouverte. Je souhaite que le président de la commission des lois, que je sais pouvoir être ouvert, avec qui il m'est arrivé de travailler, et le rapporteur lui-même acceptent d'échanger sur un certain nombre de sujets, comme moi-même je l'ai toujours fait quand j'étais membre du Gouvernement. J'aurai l'occasion de le redire la semaine prochaine, au sujet d'un texte présenté par M. Hamon, qui entend améliorer et renforcer une loi que j'avais soumise au Parlement sous la précédente législature.

C'est cela que je voudrais que nous montrions à nos compatriotes : une assemblée capable de travailler et – Mme Lemaire a dit des choses à ce sujet – d'éviter qu'ils jouent le rôle du bouc émissaire en temps de crise. Il va falloir, sur un certain nombre de questions, que nous puissions modifier ce texte.

Si vous avez le courage d'infléchir votre loi, si vous osez vous dresser contre des projets qu'on voit fleurir dans la majorité actuelle et qui, je le sais, dérangent un certain nombre de parlementaires ici présents, si vous avez la force de nous laisser travailler tous ensemble à la construction d'une représentation digne de tous nos compatriotes, alors vous me trouverez à vos côtés.

Alors, faites-vous entendre, madame la ministre : écoutez-nous, écoutez tout le monde sur ces bancs. Défendons ensemble tous ces Français qui, je veux le rappeler ici, sont aussi la France.

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