Intervention de Élie Shitalou

Réunion du 11 juin 2013 à 17h00
Délégation aux outre-mer

Élie Shitalou, secrétaire général d'Iguavie, Groupement interprofessionnel guadeloupéen de la viande et de l'élevage :

Il nous est très souvent demandé d'améliorer la qualité de nos produits, mais c'est déjà ce que nous faisons. Les groupements d'éleveurs ont mis en place des cahiers des charges et ils les respectent. En Guadeloupe, les bovins sont élevés exclusivement à l'herbe, en plein air, et ils reçoivent très peu d'intrants, mis à part les protéines. Mais nos animaux, qui pourraient prétendre à la certification « bio », sont mis en concurrence sur le marché local avec des produits de qualité très différente puisqu'il s'agit de viandes issues de vaches laitières de réforme. C'est également le cas en Martinique et dans l'ensemble de la France. Les Français mangent essentiellement de la vache de réforme.

Par ailleurs, nos populations ont un faible pouvoir d'achat. Lorsque les consommateurs se rendent au supermarché, ils choisissent le produit le moins cher. Il faut donc leur proposer d'autres produits que des produits de qualité.

En Guadeloupe, le marché des produits frais est saturé. C'est le cas également des oeufs à La Réunion et du poulet en Martinique. Les Guadeloupéens consomment 4 500 tonnes de porc, dont 1 350 tonnes sous forme de produits frais. Actuellement, nous avons 800 porcs charcutiers dont nous ne savons que faire : nous ne pouvons pas les écouler sur le marché local parce que les supermarchés importent de la viande de moindre qualité.

Il faut donc produire de la qualité, mais pas uniquement. Les 1 350 tonnes de porc commercialisées par les entreprises de Guadeloupe sont issues de 40 producteurs. Promouvoir le développement agricole, est-ce créer un club ? Naturellement non. Si nous voulons créer de l'emploi, maintenir de l'activité en milieu rural et développer de la richesse, il faut installer des personnes sur place et gagner des parts de marché. Il est clair que nous n'en gagnerons plus sur les produits frais. Nous devons donc en gagner sur les produits surgelés, bas de gamme, en provenance de France et de toute l'Europe.

Cette situation a amené les Réunionnais à mettre en place le programme Défi. Il y a des éléments intéressants à prendre en compte dans ce modèle qui permet de proposer des prix bas aux consommateurs, d'installer des producteurs et de gagner des parts de marché.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion