Intervention de Thibaut Laget

Réunion du 11 juin 2013 à 17h00
Délégation aux outre-mer

Thibaut Laget, représentant de l'APOCAG, Association des producteurs d'ovins et de caprins en Guyane :

Les vétérinaires guyanais rencontrent le même problème phytosanitaire et de façon plus cruciale encore. Nos voisins, dont le Brésil et le Surinam, utilisent certains produits. Pourtant, nous acceptons de consommer de la viande en provenance de ces pays. Un laboratoire brésilien a mis au point une molécule d'Ivermectine. Celle-ci, autorisée sur le marché, transite par la métropole où elle est empaquetée et étiquetée en français avant d'être renvoyée en Guyane. Il est naturellement plus intéressant pour nous de l'acheter de l'autre côté de la frontière, à un prix cinq fois moins élevé ! Les éleveurs savent qu'ils n'en ont pas le droit, mais il faut leur donner les moyens de ne pas tricher.

Et je pourrais citer d'autres aberrations. Beaucoup de produits détournés circulent, ce qui nous fait craindre des catastrophes écologiques à long terme.

S'agissant de la recherche, en association avec la Martinique et la Guadeloupe, nous avons créé un institut spécifique (Icare) qui regroupe des ingénieurs et des personnes qualifiées et qui est susceptible de répondre à nos préoccupations en tenant compte des spécificités de nos territoires. Les solutions existent. La recherche représente des coûts colossaux, mais sa mutualisation nous permet d'apporter des réponses plus cohérentes à nos besoins.

Le Brésil possède un institut de recherche agricole, l'Embrapa, situé dans une zone proche de la Guyane et qui travaille sur de nombreux sujets suscitant aussi notre intérêt. Nous pourrions utiliser leurs réponses techniques, mais nous serions confrontés aux mêmes difficultés phytosanitaires et vétérinaires. Nous connaissons les solutions, mais il ne nous est pas possible de les utiliser.

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