Intervention de Laurent Fabius

Séance en hémicycle du 26 juin 2013 à 15h00
Questions au gouvernement — Syrie

Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères :

Vous avez bien résumé la tragédie syrienne, monsieur le député.

De façon générale, l'Europe se situe du bon côté, c'est-à-dire du côté des résistants opposés au dictateur Bachar al-Assad, mais il y a, vous l'avez souligné vous-même, un certain nombre de différences et de nuances.

En ce qui concerne l'action humanitaire, l'Europe est unie et, pour donner un ordre de grandeur, ce sont 600 millions d'euros sur deux ans que nous allons apporter à la population syrienne durement frappée. Sur les sanctions financières, elle est également unie.

En ce qui concerne la levée de l'embargo, nous avons pris il y a quelque temps une décision qui doit s'appliquer à partir du 1er août. La situation doit évidemment être examinée très précisément car, s'il y a livraison d'armes, elles doivent être traçables et ne pas se retourner contre nous.

L'élément essentiel, c'est la conférence de Genève. Il y a eu hier, vous le savez sans doute, une réunion entre les Russes, les Américains et M. Brahimi. Cette réunion n'a pas été conclusive, c'est-à-dire que la conférence de Genève souhaitée par nous, souhaitée par les Européens, ne se réunira vraisemblablement pas rapidement.

Pour qu'elle puisse déboucher, il faut un rééquilibrage sur le terrain car, si les résistants sont défaits à la fois par Bachar-el-Assad, les Iraniens et le Hezbollah, très présents, cela rend leur participation très difficile. Nous travaillons donc dans cette direction pour trouver une solution politique, qui, je le répète, demande un rééquilibrage sur le terrain.

En tout cas, quelles que soient les nuances entre les différents pays d'Europe, et je vous rejoins volontiers lorsque vous dites qu'il y a des progrès à faire, la France, vous l'avez constaté, est en permanence au premier rang pour l'engagement et la conviction.

1 commentaire :

Le 04/07/2013 à 03:10, chb17 a dit :

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Fastoche, en fait : on liquide Bachar, et après on discute, à Genève ou ailleurs.

Voilà un rééquilibrage à la libyenne, qui nous promet quelques dommages collatéraux dont même Israël pourrait se mordre les doigts. Le fait que ça ait lamentablement raté en trente mois d'efforts n'empêche pas d'essayer.

Le nouveau président iranien est-il dans la combine ? Et l'héritier du Qatar ?

Vous trouvez ce commentaire constructif : non neutre oui

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