Intervention de François-Michel Lambert

Séance en hémicycle du 26 juin 2013 à 15h00
Consommation — Après l'article 3, amendement 934

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois-Michel Lambert :

Cet amendement qui traite de l'économie de la fonctionnalité, s'inscrit dans la continuité de ce que nous venons d'aborder.

Il propose d'insérer l'article suivant : « À titre expérimental, du 1er janvier 2015 au 31 décembre 2017, les vendeurs de produits doivent pratiquer l'affichage d'un double prix pour un même bien : un prix de vente et un prix d'usage. Ce double prix porte sur un nombre de produits déterminés par décret. À l'issue de la phase d'expérimentation, le Gouvernement remet au Parlement un rapport qui en établit le bilan et qui dresse les perspectives de développement fondées sur la propriété des biens comme sur leur seul usage. »

Lorsque nous avons débattu de l'obsolescence programmée, nous n'avons pas abordé le coeur du problème : nous devons changer notre modèle de la consommation, adossé à la seule propriété, à la seule détention du bien alors que nous devrions être en mesure de proposer la consommation d'usage.

Nous proposons donc de ne plus être dans la logique de propriété d'un bien, mais dans celle de ce que nous apporte ce bien en termes de consommation et d'usage. Dès lors, l'obsolescence programmée tombera d'elle-même. Celui qui vous vendra un usage veillera en effet à ce que le bien ne tombe pas en panne. Pour assurer ce service, il devra garantir l'opérationnalité à long terme du produit.

Je n'ai pas eu encore la chance de voir le film L'Homme au complet blanc dont vous venez de parler, monsieur le ministre, mais je ne manquerai pas de le visionner ce soir, lorsque nous aurons suspendu nos travaux. Je saurais ainsi demain de quoi je parle. Dans votre film, l'opposition vient des ouvriers du textile ou des machines à laver, qui voyaient leurs emplois s'en aller. Mais où sont nos emplois du textile et des machines à laver ? Ils sont partis il y a bien longtemps ! Ce que nous proposons, c'est de créer à nouveau des emplois locaux, non délocalisables, de services, de renforcer l'apport de l'usage, avec l'acquisition de la fonctionnalité et non plus du bien.

Rentrons dans un système dans lequel nombre de pays se sont déjà engagés, c'est-à-dire l'économie de la fonctionnalité. Ce n'est pas grand-chose, ce n'est pas pour tout de suite, mais c'est envoyer un signal au monde économique et à nos concitoyens pour leur montrer qu'il y a d'autres modes de consommation plus durables et créateurs d'emploi.

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