Intervention de Jeanine Dubié

Réunion du 26 juin 2013 à 9h00
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJeanine Dubié :

Votre CV, qui présente en détail votre parcours professionnel brillant, témoigne de vos compétences et de vos qualités pour peut-être assurer demain ce nouveau poste. J'en retiens votre travail ancré dans nos territoires, qui correspond bien au modèle de la CNR. La Compagnie a en effet une histoire bien particulière : créée en 1933, elle s'est vu confier la concession du Rhône en 1934 afin d'aménager et d'exploiter celui des fleuves français qui a le plus de capacité en termes d'hydroélectricité, depuis le lac Léman jusqu'à la Méditerranée.

Si les récentes évolutions du capital de la CNR ont suscité des remous, les débats relatifs à la loi portant nouvelle organisation du marché de l'électricité (NOME) en 2010 ont montré que ces évolutions correspondaient à des sujets politiquement sensibles. Aujourd'hui, le capital de la CNR est majoritairement détenu par des personnes publiques – la Caisse des dépôts et consignations et les collectivités territoriales – mais les velléités de GDF Suez sur cet actionnariat sont connues. Quelle est votre vision de son évolution dans les prochaines années ? La privatisation est-elle une perspective souhaitable pour la Compagnie ?

D'autre part, le savoir-faire de la CNR est unanimement reconnu, non seulement dans le secteur hydraulique mais plus généralement dans la gestion des énergies intermittentes. Or, notre débat sur la transition énergétique a justement mis en lumière toute l'importance de cette gestion pour parvenir à intégrer au mieux les énergies renouvelables dans notre bouquet énergétique. Dans cette perspective, on peut donc légitimement affirmer que la CNR maîtrise des techniques promises à un grand avenir. Cependant, la transition énergétique ne pourra être assurée sans une adaptation – en temps réel – de la production aux besoins du marché avec un pilotage fin afin de limiter les pertes entre les prévisions et la production : dans quelle mesure la CNR peut-elle contribuer à cette transition ? Le peut-elle notamment en diffusant ce savoir-faire spécifique au niveau national au profit des autres énergies renouvelables ?

Quant à la concession, elle sera nécessairement remise sur le marché à son terme, soit en 2023. La concurrence risque par conséquent d'être rude entre les différents acteurs énergétiques qui devront investir dans l'entretien et la modernisation des barrages. D'ici là, comptez-vous convaincre vos actionnaires de le faire ?

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