Intervention de Benoît Lombrière

Réunion du 26 juin 2013 à 16h15
Délégation aux outre-mer

Benoît Lombrière, délégué général adjoint d'Eurodom, association de promotion des territoires ultramarins :

Au nom de l'ensemble des professionnels de la filière, je remercie la Délégation aux outre-mer pour l'écoute dont elle fait preuve depuis le début de la nouvelle législature et la concertation qu'elle a entreprise auprès des acteurs économiques d'outre-mer.

La canne à sucre est cultivée dans la quasi-totalité des départements d'outre-mer, auxquels elle fournit deux de leurs trois grands produits d'exportation que sont le sucre et le rhum ainsi qu'un grand nombre d'emplois privés. La canne a en outre une dimension culturelle car les ultramarins sont très fiers de leur production et de ses produits dérivés, en particulier le sucre, qui leur permet d'être compétitifs sur les marchés internationaux.

Ces filières bénéficient du soutien de l'État et des institutions communautaires – les aides du POSEI s'élèvent à près de 400 millions d'euros, dont 160 millions sont destinés à la canne. Ce soutien est une condition essentielle pour que le sucre et le rhum restent attractifs sur des marchés internationaux qui se caractérisent par une compétition extrêmement vive.

Nul doute que la future loi d'avenir pour l'agriculture abordera la question de la diversification – il s'agit des productions autres que la canne et la banane – mais celle-ci doit être posée sous l'angle budgétaire. Nous avons toujours, à Eurodom, soutenu la diversification des pratiques agricoles locales, mais la canne et la banane connaîtront probablement une production significativement supérieure à celle des années précédentes ; en outre, grâce aux politiques successives engagées en faveur de la diversification, nous assistons à l'augmentation des surfaces consacrées aux productions diversifiées. Dans ce contexte, l'enveloppe du POSEI pourrait s'avérer trop contrainte. La mise en place de nouveaux outils destinés à renforcer la diversification ne peut en effet, selon nous, faire l'économie d'un débat budgétaire et d'une augmentation des moyens. Faute de quoi nous serons amenés à ventiler différemment les crédits disponibles. Or, c'est une chose que nous ne savons pas faire. Il reviendra donc aux pouvoirs publics de demander à un certain nombre de planteurs de cesser leur activité, sachant que le soutien à la filière canne représente quasiment 100 % du montant de leur revenu.

En ce qui concerne le rhum, la Commission européenne a adopté une position particulièrement dure s'agissant du renouvellement du différentiel fiscal dont bénéficie le rhum des DOM depuis le 1er janvier 2012. Je tiens à ce titre à remercier la Délégation aux outre-mer car c'est grâce à l'intervention de son président que le dossier est désormais abordé au niveau politique et que nous avons constaté chez nos interlocuteurs un réel changement d'attitude. Je tiens à lui exprimer notre gratitude.

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