Intervention de Joaquim Pueyo

Séance en hémicycle du 9 juillet 2013 à 21h45
Instauration du 27 mai comme journée nationale de la résistance — Article 3

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJoaquim Pueyo :

Monsieur le ministre, vous avez bien fait de rappeler que la journée nationale de la Résistance devait aussi avoir une visée pédagogique : transmettre la mémoire à la jeunesse et rappeler aux jeunes que leur vie quotidienne est, encore aujourd'hui, le résultat des combats menés par les résistants. Au-delà de la place accordée à la Résistance dans les programmes d'enseignement de l'histoire et de l'éducation civique à l'école primaire, au collège et au lycée, le concours national de la Résistance et de la déportation, créé sous l'impulsion des associations d'anciens résistants et déportés, s'inscrit déjà depuis cinquante-deux ans comme un vecteur de transmission de la mémoire auprès des jeunes générations. Demain, la commémoration de l'anniversaire de la création du CNR sera mise à profit pour que les jeunes découvrent de manière plus approfondie l'histoire et les valeurs de la Résistance. Il faut rappeler aux jeunes que d'autres jeunes de seize, dix-sept, dix-huit, vingt ou vingt et un ans se sont engagés au risque de perdre leur vie. Je voudrais vous lire une lettre que j'ai retrouvée par hasard dans le cadre d'une ancienne profession.

« Prison allemande de Fresnes, le 20 mai 1944.

Chers parents, j'ai une triste nouvelle à vous annoncer. J'espère que vous serez forts comme je le suis moi-même. Je vous ai caché jusqu'à maintenant que je faisais partie des Francs-tireurs patriotes. Vu cela, j'ai été condamné au poteau d'exécution et mon recours en grâce ayant été rejeté, l'exécution aura lieu ce matin à onze heures. Surtout, chers parents, je vous recommande d'être forts et de ne pas vous rendre malade pour moi. Je crois n'avoir accompli que mon devoir et j'espère que vous me pardonnerez de vous avoir caché cela. Enfin, quand vous recevrez cette lettre, tout sera fini pour moi. »

C'est une petite-cousine qui voulait retrouver la trace de son petit-cousin, qu'elle ne connaissait pas, car il n'y a plus de famille.

Il est bon de rappeler à la jeunesse, par ces exemples, que des jeunes se sont engagés au péril de leur vie pour défendre des valeurs républicaines.

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