Intervention de François Asensi

Séance en hémicycle du 17 juillet 2013 à 15h00
Modernisation de l'action publique territoriale et affirmation des métropoles — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Asensi :

Je n'ai pas eu de réponse à ma question au Gouvernement. Un tel silence est assourdissant. Notre demande correspond pourtant exactement à l'esprit de notre Constitution sur ce point. Il n'est pas possible d'y correspondre davantage ! Refuser un référendum serait une décision lourde de conséquence et nous souhaitons une réponse précise du Gouvernement.

La métropole parisienne devrait être avant tout un outil pour s'attaquer enfin à la spécialisation des territoires, pourtant absente de votre projet de loi, mesdames les ministres. Oui, l'Île-de-France a besoin de changements radicaux, car ses habitants n'en peuvent plus des inégalités criantes au coeur d'une des régions les plus riches au monde ! La « mal vie » des Franciliens ne cesse de s'accentuer, en raison de la crise du capitalisme financier mais aussi des politiques d'austérité et d'impasses propres à l'Île-de-France. Je pense à la pénurie de logement, dramatique pour tant de familles, à la hausse des temps de transport et aux conditions de voyage catastrophiques dans les RER de la région parisienne, en particulier le RER B, et à la crise urbaine, si forte dans les quartiers construits autoritairement par l'État dans les années 1960. Les inégalités et la « mal vie » sont de véritables cancers qui rongent la métropole parisienne et entravent son développement social et économique. Elles résultent de plus de quarante ans de développement ultralibéral encouragé par le désengagement de l'État.

Au siècle dernier, le développement insoutenable des activités productives a pris pour terrain de jeu nos banlieues. Les nuisances ont été rejetées par la capitale dans sa périphérie. On a alors assisté à la hausse du foncier, à une politique d'étalement urbain anarchique et à la constitution de véritables ghettos sociaux. Les classes laborieuses, jugées dangereuses, ont été expulsées du centre de l'agglomération et privées du droit à la ville. L'État a accompagné et encouragé une telle spécialisation des territoires. Les hauts fonctionnaires se sont complus dans l'illusion que le développement de pôles de richesses générerait des retombées bénéfiques pour l'ensemble du territoire. La réalité est tout autre. Opulence et pauvreté se répartissent de part et d'autre d'une fracture territoriale est-ouest. Comment accepter que le PIB par habitant soit trois fois moindre en Seine-Saint-Denis que dans les Hauts-de-Seine ?

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