Intervention de Claude Cellier

Réunion du 9 juillet 2013 à 17h00
Délégation aux outre-mer

Claude Cellier, secrétaire national de la Confédération paysanne :

Les thèmes sur lesquels vous avez demandé notre contribution – l'installation, le foncier, l'enseignement – sont, pour la Confédération paysanne, des sujets qui engagent l'avenir : la façon dont nous les traiterons sera significative de l'agriculture que nous voulons pour demain.

L'orientation vers plus d'autonomie de l'économie des DOM rejoint la notion que nous défendons, au niveau global, de la souveraineté alimentaire, qui se décline aussi bien au niveau de la France, que de l'Europe ou de la planète. Il faut donc favoriser les marchés locaux.

La production de canne et de banane sont bien des locomotives de développement pour les Antilles et La Réunion, mais, contrairement à ce que disait M. Ferey, elles sont tout à fait délocalisables sur une partie du continent américain ou en Afrique. Ces deux productions ne doivent pas être gérées de la même façon. Si toutes deux sont porteuses d'emplois, de développement et de richesses, et spécialement pour les DOM, l'une le doit à l'encadrement du marché par l'OCM sucre, qui bénéficie directement aux fermes, alors que l'autre le doit principalement à des fonds publics européens, fonds destinés à apporter une aide à tous les acteurs de la filière. Par ailleurs, pour être le représentant, en tant que betteravier, de la Confédération paysanne à FranceAgriMer, je connais un peu la problématique du sucre. La politique d'accompagnement de l'OCM sucre devra veiller à ce que le travail à façon effectué, depuis quelques années, en métropole, avec de la betterave, pour remplir les quotas non produits dans les DOM, ne devienne trop systématique. Je pense en effet que ces pratiques pourraient avoir des effets pervers.

M. Ferey a présenté La Réunion comme un modèle économique. Je me permets ce petit coup de griffe que la chambre d'agriculture y est gérée par un syndicat affilié à la Confédération paysanne, qui n'est pas beaucoup aidé par l'Assemblée permanente des chambres d'agriculture (APCA), mais qui a, malgré tout, une bonne connaissance de tous les secteurs économiques.

Nous serons très attentifs à l'accord de libre-échange entre l'Union européenne et les États-Unis. Il serait incompréhensible qu'un simple accord puisse anéantir les efforts consentis en matière d'environnement, de qualité des produits ou de structuration des filières, par le Gouvernement ou par l'Europe à travers la PAC.

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