Intervention de Sébastien Bellemene

Réunion du 9 juillet 2013 à 17h00
Délégation aux outre-mer

Sébastien Bellemene, président de Jeunes agriculteurs outre-mer :

Excepté sur l'île de La Réunion dont je suis originaire, nous constatons que les jeunes ne bénéficient pas suffisamment des prêts à moyen terme spéciaux jeune agriculteur (MTS-JA). En Guadeloupe, en Martinique et en Guyane, ils n'ont pas non plus accès, à l'heure actuelle, aux autres prêts bonifiés, en l'absence de cautions et de garanties financières – ce que nous avons à La Réunion. Les établissements bancaires ne s'intéressent pas aux projets d'installation en agriculture. En son temps, M. Michel Barnier avait essayé de convaincre les banques de faciliter les prêts MTS-JA, mais cela ne fonctionne pas bien aujourd'hui. Nous proposons que le socle financier de la dotation jeunes agriculteurs (DJA) et des prêts bonifiés MTS-JA soit assez important pour accompagner tous les porteurs de projet éligibles dans leur installation. Compte tenu de l'inflation, le montant de la DJA, inchangé depuis sa création, devrait également être revalorisé.

Nous demandons en outre la création d'un fonds de cautionnement géré par l'État, qui permettrait aux jeunes d'emprunter un peu plus aux banques. Selon Jeunes agriculteurs outre-mer, l'État a sa part de responsabilité dans la non-application de la politique agricole puisque les porteurs de projet ultramarins font l'objet d'un traitement non équitable par rapport à ceux de l'hexagone. Les banques ne prêtent quasiment pas dans les trois départements mentionnés plus haut, ou alors à des taux exorbitants ne permettant pas aux jeunes de s'installer.

Nous voudrions également introduire la possibilité d'acheter du matériel d'occasion, qui n'existe pas actuellement. Un tel matériel se trouve en quantité en métropole, ce qui n'est pas le cas outre-mer.

Par ailleurs, nous souhaitons que les collectivités fournissent un accompagnement financier aux plus de quarante ans, à la condition toutefois que le point info installation (PII) ait donné un avis favorable, et que le plan de professionnalisation personnalisé (PPP) et le plan de développement de l'exploitation (PDE) aient été réalisés. Nous estimons que les plus de quarante ans également ont besoin d'un suivi – un suivi aussi important et rigoureux que celui des jeunes agriculteurs – mais sous tutelle des collectivités.

La mise en place d'un répertoire des aides permettrait au PII d'être un peu plus performant et aux jeunes d'y trouver des renseignements sur toutes les aides dont ils peuvent bénéficier. Actuellement, en l'absence de telles informations au point dédié, les jeunes sont contraints d'aller se renseigner à droite et à gauche.

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