Intervention de Cédric Coutellier

Réunion du 9 juillet 2013 à 17h00
Délégation aux outre-mer

Cédric Coutellier, administrateur de Jeunes agriculteurs outre-mer et de Jeunes agriculteurs Guadeloupe :

Nous ne nous attendons pas à obtenir des solutions législatives immédiates aux sujets que nous abordons. Nous vous les soumettons pour que vous puissiez y réfléchir.

Comme je me retrouve assez dans tout ce qui a été dit, je m'appuierai sur mon cas personnel pour aborder la pluriactivité subie. Subie, oui, car elle ne relève pas de ma volonté : la difficulté d'accès au foncier m'a obligé à avoir une activité par ailleurs, et ma durée d'installation s'en est trouvée rallongée. Nous sommes plusieurs dans ce cas, à nous interroger sur le bon moment pour demander la DJA. Pour ma part, je préfère attendre de voir le nouveau dispositif, mais cela retarde encore l'installation. Quoi qu'il en soit, je ne veux pas entendre, comme a pu le suggérer un rapport rendu par l'ASP, que les pluriactifs s'en sortent mieux que les autres. Nous ne sommes pas d'accord pour promouvoir l'agriculture à mi-temps qui permettrait de mieux s'en sortir, et pour inciter tous les agriculteurs à être pluriactifs : la pluriactivité, on la subit.

L'installation pâtit également des carences de la SAFER qui, n'ayant plus de sources de financement, ne fait pas son travail de préemption. Aujourd'hui, dans les opérations d'installation, il faut un apport considérable et immédiat pour acquérir des terres de la SAFER, d'où une discrimination financière forte.

L'installation est plus affaire de création que de transmission, parce que les anciens ne veulent pas partir à la retraite : la pension est si ridicule qu'ils préfèrent garder le foncier pour continuer à produire. Cette faiblesse des transmissions est une autre cause de retard à l'installation.

N'ayant pas pu acquérir de foncier de la SAFER, j'ai dû me rabattre sur la location de concessions de l'Office national des forêts (ONF) pour faire de l'agroforesterie. De ce fait, je me retrouve en phase avec une des orientations importantes de la loi d'avenir consacrée à la forêt et à l'agro-écologie, et cela ne se passe pas si mal que cela. En tout cas, pour nombre de jeunes, il a été beaucoup plus simple de s'installer dans ces conditions. Sans l'avoir cherché, nous nous sommes retrouvés dans la mouvance actuelle. Tant mieux ! Notre but est de nous installer : agroforesterie, agro-écologie ou autre, tous les moyens sont bons pour promouvoir le métier d'agriculteur. De surcroît, nous nous inscrivons tout à fait dans le plan Écophyto-DOM puisque le cahier des charges de l'ONF est encore plus restrictif que le cahier des charges « bio ». Faire labelliser des parcelles peut apporter de la valeur ajoutée à la production, ce qui est intéressant quand, comme moi, on exploite de petites surfaces.

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