Intervention de Pascal Cherki

Séance en hémicycle du 18 juillet 2013 à 21h30
Modernisation de l'action publique territoriale et affirmation des métropoles — Article 12

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPascal Cherki :

Monsieur Goujon, je ne vous ai pas coupé la parole. Écoutons-nous !

Quand nous sommes dans le XIVearrondissement, monsieur Goujon, nous sommes aussi des habitants de la zone dense, de la première couronne. Nos problématiques sont liées.

Lorsque nous avons couvert le périphérique, nous n’avons pas simplement amélioré le cadre de vie des habitants de la porte de Vanves, qui étaient soumis à d’horribles nuisances. Nous avons aussi réalisé un jardin, en concertation avec les habitants de Vanves et de Malakoff, qui ont créé une association en commun pour gérer un jardin partagé.

Les habitants de ces communes limitrophes nous ont dit comment la création de ce jardin avait changé leur vie et comment les gens, qui se regardaient en chiens de faïence, vont apprendre à vivre ensemble parce que nous avons réaménagé l’urbanisme dans cette partie de l’arrondissement en couvrant cette barrière, cette frontière, cette coupure, cette cicatrice que représentait le périphérique. C’est fondamental.

Je vous ai entendu, monsieur Goujon, et j’ai entendu M. Devedjian tout à l’heure. Je vais vous dire comment je ressens ce débat : il y a de votre part un égoïsme de classe. J’ai vu M. Devedjian comme Harpagon, assis sur sa cassette, à la tête d’un département riche et ne voulant pas mutualiser les moyens.

Je le dis ici en tant qu’élu parisien, à la tête d’une commune qui est plus riche que d’autres communes en Île-de-France, je trouve tout à fait normal que nous avancions vers la mutualisation des moyens, parce que nos problèmes sont les mêmes. Le destin de Paris n’est pas dissociable du destin des habitants de la première couronne, et le destin des habitants de la première couronne n’est pas dissociable du destin des habitants de Paris.

Par contre, il y a des différences objectives pour ce qui est des conditions de vie. C’est vrai qu’aujourd’hui, il est plus facile de vivre dans le XIVe arrondissement que de vivre dans certaines parties de l’agglomération francilienne.

Devons-nous en tirer la conclusion que ce serait le résultat des éléments de différenciation naturelle ? Non, c’est le produit de l’évolution urbaine, le résultat d’un choix qui a été fait pendant des années où l’on a voulu isoler Paris de son environnement immédiat. On a voulu à un moment donné refouler certaines populations hors de Paris. On a voulu concentrer dans les territoires de l’agglomération parisienne certaines catégories sociales en les privant, parfois avec la complicité d’élus locaux de ces communes, des moyens de pouvoir réaliser concrètement l’égalité.

C’est à cela que nous devons travailler, et c’est au service des habitants que nous devons créer cette métropole. C’est ce saut qualitatif que nous sommes en train d’essayer de faire, et qui impliquera dans un second temps une mutualisation des moyens.

Je le dis ici aux élus de droite des Hauts-de-Seine : vous allez mettre la main à la poche, comme nous allons le faire à Paris, car il n’y a pas d’avenir pour les habitants de la métropole s’il n’y a pas d’effort partagé. Car c’est cela, la résolution de nos problèmes, c’est cela l’avenir !

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