Intervention de Guillaume Garot

Séance en hémicycle du 25 juin 2013 à 9h30
Questions orales sans débat — Avenir de la filière porcine

Guillaume Garot, ministre délégué chargé de l’agroalimentaire :

Monsieur le député, la filière porcine, notamment en Bretagne, traverse, comme vous l’avez dit, une crise profonde, avec la baisse de la production, la hausse du coût des matières premières, le tout dans le contexte d’une concurrence internationale, et d’abord européenne, très rude. C’est la raison pour laquelle, avec Stéphane Le Foll, nous avons pris dès le mois d’avril des orientations fortes. Nous avons mis au point un plan, avec l’ensemble des acteurs, pour relancer la filière porcine en France. Ce plan a vocation à redonner des perspectives à nos producteurs, en conjuguant l’enjeu économique et l’enjeu écologique. Concrètement, ce plan se décline en trois axes majeurs.

Il s’agit tout d’abord de soutenir l’investissement, à la fois dans la production et la transformation, en faisant confiance à la capacité des producteurs à maîtriser l’enjeu environnemental, et ce grâce au plan « Méthanisation », que nous avons lancé avec Delphine Batho.

Deuxième axe : la remise en ordre des règles de la négociation commerciale. Je veux parler de la correction de la loi de modernisation de l’économie, votée en 2008. Cette correction est aujourd’hui portée dans le projet de loi « Consommation » qui vous est présenté par Benoît Hamon. Nous veillerons à ce que la question de la volatilité des prix des matières premières soit incluse dans cette correction de la LME.

Enfin, troisième axe : la valorisation de l’origine France, avec l’instauration prochaine d’une charte et d’un label « Viande de France », y compris pour la viande porcine.

Par ailleurs, pour donner toute sa force à ce plan, nous avons pris quelques mesures récentes. Tout d’abord, nous avons nommé, le 30 mai dernier, le médiateur des contrats pour permettre une revalorisation du prix payé aux producteurs. Il est très important de répondre à l’urgence. Nous avons ensuite engagé la simplification des démarches administratives pour les installations classées. Enfin, nous avons, la semaine dernière, signé le contrat de filière alimentaire, et cela concerne la Bretagne : nous souhaitons en effet stimuler l’investissement mais aussi l’emploi dans la filière alimentaire.

Au-delà des mesures strictement nationales, nous travaillons aussi, bien sûr, dans l’espace européen. Vous le savez, le Président de la République lui-même a posé le débat des abus de la directive « Détachement », de sorte que l’on puisse y mettre fin, et que l’on puisse soutenir l’investissement. Cela me ramène aux nouveaux outils que nous avons engagés avec la Banque publique d’investissement. Il ne faudrait pas que, d’un côté, nous agissions et que, de l’autre, nous perdions des marges de manoeuvre ou de compétitivité. Les deux sont indissociablement liés.

En conclusion, je suis convaincu que la filière porcine a un vrai avenir devant elle, mais pour cela il faut que l’ensemble de la filière puisse s’organiser et se structurer autour d’objectifs partagés. Cela concerne les producteurs, les transformateurs, mais aussi la grande distribution.

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