Intervention de Michel Liebgott

Séance en hémicycle du 25 juin 2013 à 9h30
Questions orales sans débat — Réalisation d'une troisième voie sur l'a31 en moselle

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Liebgott :

Monsieur le ministre délégué chargé des transports, de la mer et de la pêche, ma question s’inscrit également dans le cadre des travaux de la commission « Mobilité 21 », présidée par notre collègue Philippe Duron, qui rendra bientôt ses conclusions, comme vous venez de le rappeler. Ce n’est pas un exercice facile, puisqu’il s’agit d’arbitrer parmi 245 milliards de projets, quand nos moyens financiers nous permettent d’en couvrir au mieux 20 % – c’est en tout cas la situation que nous a léguée la précédente majorité –, compte tenu du nombre de dossiers enregistrés.

Je vous avais déjà interpellé sur le projet de triplement des voies de l’A31, de Thionville à Luxembourg en particulier, tant le niveau de saturation y est préoccupant, au niveau de l’A7. A quelques jours des grandes vacances, cela évoque pour nous des images de bouchons. Nous ne sommes pas loin de dépasser la région lyonnaise.

Cette situation s’explique essentiellement par la conjugaison de deux phénomènes. Le premier est la progression constante et rapide du trafic international sur l’axe nord-sud, déjà très fréquenté, qui concentre vers le Grand-Duché de Luxembourg, puis vers la Lorraine, les flux venant de Belgique, des Pays-Bas, d’Allemagne et du Danemark. Le second est l’augmentation régulière du nombre de travailleurs frontaliers lorrains, qui avoisine les 80 000 personnes – certaines projections annoncent le nombre de 120 000 dans les prochaines années. Je vous rappelle que nous nous situons dans le bassin sidérurgique et ferrifère, et que ces emplois permettent de diminuer de moitié à peu près le taux de chômage de la Moselle.

Cette troisième voie permettrait de satisfaire un double objectif : une amélioration de la fluidité – car aujourd’hui, ce sont des bouchons tous les jours – et une limitation de l’empreinte carbonée ramenée au trafic, puisque cette troisième voie pourrait être réservée aux transports en commun et au covoiturage.

Récemment, un journal local laissait entendre que l’A31 n’était peut-être plus aussi prioritaire qu’auparavant. Je souhaite donc vous rappeler aujourd’hui qu’il faut non seulement que l’A31 soit inscrite, mais que les collectivités locales ne doivent pas être ponctionnées pour ce projet. La région Lorraine a déjà largement contribué aux dépenses de transport, en finançant la LGV est-européenne, et le Grand-Duché de Luxembourg s’est inscrit pleinement dans la réalisation de ce projet d’une troisième voie, ainsi qu’il l’a rappelé récemment lors de la Conférence intergouvernementale franco-luxembourgeoise.

La réalisation d’un péage à la place d’un poste frontière, sauf à créer un barreau parallèle réservé, n’aurait aucune incidence sur la fluidité du trafic et, de plus, serait difficile à vivre pour les utilisateurs.

Je suis d’autant plus surpris par certaines de ces « fuites » que le préfet de région annonçait que « même dans un contexte budgétaire contraint, on ne pourrait pas faire l’économie d’un aménagement ambitieux de l’A31 » et que le Premier ministre a lui-même demandé au préfet de région la réalisation d’un plan particulier État-région, pour que, d’ici à 2016, des projets visant à soutenir le développement de notre région, en proie à une grave crise socio-économique, soient engagés.

Aussi ma question est-elle simple : ces rumeurs de report sont-elles fondées ou pouvons-nous espérer que cette troisième voie soit rapidement réalisée, sachant que les travailleurs frontaliers souffrent quotidiennement le martyre, mais n’ont pas d’autre choix que d’aller travailler au Luxembourg ?

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