Intervention de Corinne Erhel

Séance en hémicycle du 25 juin 2013 à 9h30
Questions orales sans débat — Extraction du sable dans la baie de lannion

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCorinne Erhel :

Monsieur le le ministre de l’éducation nationale, ma question s’adresse à M. le ministre du redressement productif et porte sur le projet d’extraction de sable coquillier en baie de Lannion, située sur la côte de granite rose dans les côtes d’Armor et sur ses incidences locales, tant écologiques qu’économiques. La demande de concession minière porte sur l’extraction de très importants volumes de sable coquillier sur le gisement dit « pointe d’Armor ». Le projet prévoit en effet l’extraction de 600 000 tonnes de sable pendant vingt ans, soit près de 345 extractions chaque année, dans un secteur situé entre deux zones Natura 2000 et à proximité de réserves naturelles. Le projet appelle, dans sa définition, sa localisation et son périmètre plusieurs réserves légitimes. Des questions demeurent sur l’état initial de la faune et de la flore dans la zone concernée par le projet d’extraction et l’existence ou non d’une étude de courantologie.

Les conséquences écologiques d’un tel projet par quarante mètres de fond posent également problème. Il n’existe à ma connaissance pas d’outil fiable de mesure des effets à cette profondeur, ce qui pose la question de la réversibilité du projet. D’autre part, si l’enjeu économique pour l’entreprise demandeuse a été bien souligné par les études, force est de constater que l’impact sur les équilibres économiques locaux n’a pas été mesuré alors que la zone d’extraction envisagée est aussi une zone de pêche. La côte de granit rose fait partie des hauts lieux constitutifs de l’image de marque de la Bretagne en France et à l’étranger. Les activités de tourisme, en particulier la plaisance et la plongée, risquent également de souffrir de ce projet.

Enfin, il se pose la question de l’acceptabilité sociale et territoriale d’un tel projet alors que les treize communes concernées et la communauté d’agglomération de Lannion, qui représente plus de 50 000 habitants, ont, au cours de l’enquête publique, émis un avis défavorable. En ce qui me concerne, j’ai eu l’occasion de faire part, à plusieurs reprises, des extrêmes réserves qui sont les miennes. Ce projet fait également l’objet de très vives contestations de la part de nombreuses associations et organismes professionnels regroupés au sein du collectif « Le peuple des dunes en Trégor ».

Monsieur le ministre, pouvez-vous nous préciser quelle est la position du Gouvernement sur ce sujet sensible, et où en sont les procédures d’attribution de la concession et d’autorisation d’ouverture des travaux ? Je vous rappelle les incertitudes soulevées par les études menées lors de la procédure, ainsi que les oppositions locales, que j’estime tout à fait légitimes.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion