Intervention de Michel Piron

Séance en hémicycle du 12 septembre 2013 à 9h30
Accès au logement et urbanisme rénové — Article 3

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Piron :

Passons maintenant au loyer médian minoré. Partant toujours d’une médiane à 23 euros, le loyer médian inférieur minoré de 30 % sera environ de quinze ou seize euros. Du coup, qui sera menacé par une hausse des loyers permettant de se rapprocher de cette médiane ? Des gens qui paient 5, 8 ou 10 euros le mètre carré. A Paris, paradoxalement, il y a un risque très sérieux d’augmentation des loyers les plus bas, déjà difficilement supportables pour ceux qui les payent, par définition, par les ménages les plus pauvres, c, alors que les loyers les plus élevés que, par définition, payent essentiellement les catégories les plus aisées, vont, eux, pouvoir bénéficier d’une minoration.

J’y insiste, chiffres à l’appui : c’est un phénomène extrêmement important. S’agissant de Paris, certains m’ont objecté que les gens modestes ne pouvant pas y habiter, le problème ne se posait pas. Pourtant, pour ce qui est de Paris, si l’on prend le premier décile des gens qualifiés de « pauvres », cela représente 44 000 personnes. Je précise mes sources afin de montrer que je ne vais pas les chercher du côté de gens particulièrement partisans : C’est sofilo.com.

Et pour les trois derniers déciles des revenus, 93 000 personnes sont concernées. Je crois sincèrement que cette technique est totalement inappropriée à l’objectif que vous vous êtes fixé, même si, pour le reste, je veux bien partager votre sentiment. Cette mesure sera totalement inefficace et – c’est un comble – injuste !

Je voudrais terminer par une dernière observation en évoquant l’exemple allemand. Je l’ai entendu citer à propos de « miroir des loyers ». J’ai moi-même travaillé sur cette question, ainsi que sur l’urbanisme commercial en me rendant, il n’y a pas si longtemps, à Dresde, à Cologne et à Berlin. En Allemagne, il existe des observatoires qui fonctionnent et cela se passe bien – Berlin étant un peu à part depuis quelque temps. À cela, je vois deux raisons.

La première est qu’il n’y a absolument pas de problème de l’offre et de la demande. À l’exception de Berlin, l’offre de logements est beaucoup plus importante…

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