Intervention de Mohamedi Antoine

Réunion du 10 septembre 2013 à 17h00
Délégation aux outre-mer

Mohamedi Antoine, premier vice-président de la chambre d'agriculture de Mayotte :

Merci, monsieur le président, Mesdames et Messieurs les parlementaires. Comme vous le savez tous, Mayotte est un jeune département. Elle n'a accédé au statut de département français que depuis un an. Et, au 1er janvier 2014, Mayotte sera RUP (région ultrapériphérique).

L'agriculture mahoraise est à construire. La chambre d'agriculture a recensé 3 242 exploitations détentrices du SIRET, que l'on a classées en trois catégories : la première catégorie, qui représente 80 % de l'ensemble, comprend des personnes vivant de la très petite agriculture ; la deuxième comprend quelques centaines d'agriculteurs pluriactifs ; la troisième comprend quelques dizaines d'agriculteurs, professionnels, qui vivent de leur métier.

Le statut d'exploitant agricole à Mayotte est quasi inexistant. Voilà pourquoi les personnes de la première catégorie, malgré le fait qu'elles sont âgées, ne peuvent pas partir. Si elles partaient, elles n'auraient aucun moyen de survivre. Elles seraient sous le seuil de pauvreté. Des études ont été menées par la MSA pour mettre en place un système de cotisations sociales à Mayotte, avec un calendrier défini. Aujourd'hui, les ordonnances sont sorties, mais on ne sait toujours pas s'il y aura, ou non, à Mayotte une véritable protection pour les agriculteurs.

La majeure partie des personnes qui sont actuellement en agriculture ne peut pas partir, faute de pouvoir installer des jeunes. Aujourd'hui, à Mayotte, il ne s'installe qu'un jeune ou deux tous les deux ans. Le renouvellement des générations n'est donc pas assuré.

Le problème foncier se pose de façon très particulière à Mayotte, dans la mesure où le volet foncier est de la responsabilité du conseil général et de l'État. En outre, le foncier n'est pas sécurisé pour ceux qui sont en activité. Il faudrait s'en préoccuper et – pourquoi pas ? – mettre en place une SAFER. Nos parlementaires parlent de créer un établissement public foncier à Mayotte, qui serait peut-être l'ASP, mais qui n'aurait qu'un rôle consultatif. Nous demandons que cet établissement public ait les mêmes prérogatives que la SAFER de Bretagne ou d'autres régions.

En conclusion, l'agriculture mahoraise est une agriculture très jeune, qui se cherche. Voilà ce que je peux dire, et je suis à votre disposition pour répondre à d'autres questions.

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