Intervention de Jo Giroud

Réunion du 10 septembre 2013 à 17h00
Délégation aux outre-mer

Jo Giroud, secrétaire général de l'APCA :

Il y a en effet des différences assez importantes entre les départements d'outre-mer. À Mayotte, où j'ai eu l'occasion de me déplacer, il est vrai que tout reste à construire. C'est une agriculture de fait, avec très peu de professionnels. Je pense que l'installation passe aussi par la formation des jeunes et par la formation permanente. Il convient d'accompagner également la génération qui est en place. Si les chambres d'agriculture obtenaient des moyens en matière de développement et de formation, elles pourraient participer à un processus de professionnalisation. En Guyane, les terres qui sont propriétés de l'État ne contribuent pas à la TATFNB ; ce qui constitue un réel problème.

Plus généralement, les filières ont été accompagnées, à la fois par le POSEI et l'ODEADOM. Aujourd'hui les grandes filières fonctionnent et il n'est pas question de les remettre en cause.

En métropole, depuis quelques années, on est revenu d'une politique de spécialisation et d'orientation sur des filières, à des politiques de proximité destinées à développer l'autonomie alimentaire et l'alimentation de proximité. Je pense donc, comme l'a précisé M. Bertome, qu'il est essentiel de renforcer l'accompagnement des producteurs par la professionnalisation, par l'organisation, mais aussi de leur assurer un accompagnement de type économique. Au mois de janvier, on a demandé à l'APCA de se prononcer sur cet accompagnement – qui ne doit pas se faire au détriment des filières – afin de corriger la tendance actuelle, qui est que l'autonomie alimentaire de ces territoires diminue. Cette tendance est regrettable : l'autonomie alimentaire permet de créer de l'emploi, de l'activité, et au-delà, d'assurer un équilibre social plus satisfaisant.

Mme Berthelot a posé le problème de la distribution des crédits FEADER par les régions. Nous en avons pris acte. En métropole, on y travaille. Je pense que le processus est amorcé dans les départements d'outre-mer. La profession travaille avec les régions pour discuter des programmes qui seront en place et des modes de vulgarisation, de développement de ces programmes et de gestion.

De mon côté, je voudrais souligner qu'il est parfois difficile d'appliquer dans les départements d'outre-mer la même politique qu'en métropole sur des structures de toute petite dimension avec, qui plus est, des hommes qui manquent parfois de formation. On applique les mêmes procédures administratives et nos chambres croulent sous le poids de la gestion des dossiers.

La réponse passe donc par la formation et par la professionnalisation. Seulement, nous avons peu de temps. Il faudrait que l'on procède à une adaptation nationale, s'agissant des procédures, et cela demande à être discuté au-delà, dans le cadre européen. Sinon, on continuera à marginaliser une partie des agriculteurs qui souhaitent avoir accès à ces crédits FEADER. Le poids de la gestion ne doit pas être trop important par rapport à l'effet escompté sur le terrain. Et je pense justement, madame Berthelot, que si ce sont les régions qui gèrent la distribution des crédits FEADER, il sera plus facile de s'adapter à l'environnement des outre-mer, qui est différent de celui de la métropole.

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