Intervention de Jean-Christophe Fromantin

Réunion du 8 octobre 2013 à 17h00
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Christophe Fromantin, co-rapporteur :

Nous avons interpellé le ministre sur la doctrine d'accompagnement à l'export. Sur ce sujet, nos positions divergent. Deux directions sont possibles. Compte tenu de la contraction des moyens dont dispose l'État, du nombre de pays dans le monde et de la volonté légitime d'avoir un dispositif à peu près universel et efficace pour tout le monde, l'État doit faire des choix. Il ne peut être présent dans 150 pays, il ne peut être présent à la fois dans les pays où nous avons les flux les plus réguliers (Allemagne, Etats-Unis, pays de l'Europe, Amérique du Sud) et en même temps prendre des positions très en amont dans des pays où il y a un potentiel. Beaucoup de pays ont fait un choix : soit mettre ses moyens prioritairement dans les pays qui génèrent du flux, là où il faut consolider des parts de marché assurées ; soit mettre des moyens dans des pays où l'on peut prendre des parts de marché naissantes, notamment dans des pays émergents (Indonésie, Thaïlande). Le rôle de l'État est-il d'être présent dans les pays les plus classiques ou dans les pays plus "exotiques" ? Comme l'État ne peut être partout, il doit prendre position pour choisir entre ces deux directions.

Ma position est que l'État doit progressivement se désengager des pays pour lesquels il y a maintenant un flux organisé, des clients bien identifiés et des acteurs privés qui peuvent se substituer à lui. Il y aurait petit à petit des délégations de service public, comme il y en a eu une ou deux faites de manière expérimentale jusqu'à présent, pour que l'offre privée naisse, se développe, commence à prospérer et que l'État puisse basculer ses moyens dans les pays qui sont les plus intéressants en raison de leur fort potentiel, et notamment dans les pays émergents. Ainsi nos difficultés en matière de parts de marché ne se répercuteraient-elles pas vers les pays dont la croissance sera de plus en plus forte dans les années à venir. Il s'agit là d'une option assez importante, assez stratégique et il faut absolument que l'État fasse un choix : soit il confie des missions à des partenaires privés ; soit il veut tout faire – je crains que 400 à 500 millions, dans ce cas, ne soient pas suffisants en part relative pour aider nos entreprises à exporter.

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