Intervention de Bernard Cazeneuve

Séance en hémicycle du 17 octobre 2013 à 9h30
Loi de finances pour 2014 — Article 3

Bernard Cazeneuve, ministre délégué chargé du budget :

On fait en sorte de pérenniser les prestations familiales, en gérant de façon saine la branche famille et en comblant son déficit ! Je veux rappeler à MM. Le Fur, Mariton et de Courson que nous n’aurions pas à prendre ces mesures, courageuses et difficiles, si vous n’aviez laissé une branche famille en déficit de 2,5 milliards d’euros !

Il y a de cela quelques semaines, lors d’un débat télévisé qui m’opposait à M. Fillon, l’un de ceux qui prétendent à l’exercice des plus hautes responsabilités pour le compte de l’UMP, m’a reproché de solliciter le quotient familial pour combler la branche, ajoutant : « Il n’y a aucune urgence à rétablir les comptes de la branche famille. »

Quand on aime la famille, on commence par s’assurer que la pérennisation du financement des prestations familiales est garantie.

Quand on aime les familles, on ne sous-indexe pas toutes les prestations familiales, allocations familiales incluses, comme vous l’avez fait dans la loi de finances pour 2012. Cette mesure, qui touchait notamment les familles les plus modestes, ne vous a pas posé le moindre problème de conscience. Vous ne vous êtes pas demandé si vous aimiez ou non les familles ; vous avez pris cette mesure avec brutalité et sans vergogne, qui devrait, à elle seule, vous inviter à plus de mesure dans les procès que vous instruisez à l’encontre de la majorité !

Quand on aime les familles et que l’on est soucieux – et je ne remets pas en cause votre sincérité – de leur aménager les meilleures conditions pour l’éducation de leurs enfants, à l’école et à l’université, on ne détruit pas de façon mécanique les emplois dans l’éducation nationale. Les familles n’ont pas du tout aimé la politique du rabot que vous avez menée à l’encontre de l’école de la République, l’un des services publics auxquels elles tiennent le plus ! En revanche, elles ont apprécié que, par souci de justice, nous augmentions de 25 % l’allocation de rentrée scolaire, afin de permettre à certaines d’acquérir le matériel dont leurs enfants ont besoin pour réussir.

Parce qu’elles ne sont pas simplement préoccupées par les questions fiscales, mais qu’elles ont une vision beaucoup plus large et beaucoup plus moderne des enjeux, les familles ont apprécié que nous ouvrions 270 000 places pour l’accueil des jeunes enfants.

Les couples qui commencent à travailler bien avant le début des cours et finissent longtemps après que l’école a fermé, sont satisfaits de voir que, grâce à l’aménagement des rythmes scolaires,…

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