Intervention de Bruno Le Roux

Séance en hémicycle du 4 septembre 2013 à 16h00
Déclaration du gouvernement sur la situation en syrie et débat sur cette déclaration

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBruno Le Roux :

Que signifierait l’abandon, l’inaction, la résignation ? Ils seraient un échec terrible pour notre génération et porteraient en germe de nouvelles menaces pour la sécurité collective du monde. Ils marqueraient durablement la scène internationale et créeraient un précédent sur lequel pourraient s’appuyer tous les tyrans avides de disposer de leur peuple comme bon leur semble, y compris dans cet acharnement effroyable et sanguinaire qui n’en finit pas de mouvoir Bachar al-Assad et les siens.

Abandonner, ce serait recréer le climat d’impunité et de violence qui s’est emparé du monde lorsque la communauté des nations, rassemblée dans la SDN, manqua à ses devoirs par peur, par égoïsme, par timidité.

Abandonner, ce serait offrir une impunité dangereuse à Bachar al-Assad.

Abandonner, ce serait faire reculer toutes les possibilités de règlement politique du conflit.

Abandonner, ce serait autoriser, voire favoriser la multiplication des massacres.

Abandonner, ce serait prendre le risque de banaliser le recours aux armes chimiques et de créer un monde de la terreur et de l’angoisse.

Mes chers collègues, l’abandon et la résignation auraient également d’autres conséquences qu’il nous faut bien mesurer.

Oui, bien sûr, tolérer les armes chimiques serait encourager leur prolifération – personne, ici, ne peut le souhaiter – et prendre le risque d’une nouvelle course vers une catégorie d’armements ravageuse et peu coûteuse. L’équilibre géopolitique construit – par notre pays, notamment – sur la dissuasion nucléaire s’en trouverait balayé, plongeant la planète dans une ère d’incertitudes extrêmes, dans une jungle de tous les dangers.

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