Intervention de Paul Giacobbi

Séance en hémicycle du 4 septembre 2013 à 16h00
Déclaration du gouvernement sur la situation en syrie et débat sur cette déclaration

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPaul Giacobbi :

Pas plus aux États-Unis qu’en France, il n’existe dans ce cas d’obligation juridique d’obtenir un vote du Parlement. Si le président Obama l’a jugé indispensable, c’est moins par un respect du Congrès – qu’on ne lui connaissait pas à ce jour dans le domaine international – que parce qu’il lui fallait avant tout consulter la Russie et convaincre une opinion publique encore réticente. Nous constatons aujourd’hui que cette tactique donne des résultats, puisque le président Poutine n’exclut plus une réponse à l’utilisation des gaz si elle est démontrée, et suspend ses livraisons de missiles S-300 – l’équivalent russe des missiles antimissiles Patriot –, tandis que le président républicain de la Chambre des Représentants donne son accord à l’intervention, ce qui nous donne au passage une idée de ce que peut être le consensus national dans un grand pays démocratique – un concept qui nous demeure malheureusement inconnu.

De ce fait, la décision d’engager nos forces, celles de la France, ne dépend plus aujourd’hui ni du vote de cette assemblée si l’exécutif ne s’y soumet pas, ni même de la décision du Président de la République, déjà annoncée, mais de l’issue de la rencontre Obama-Poutine et du vote du Congrès américain.

La voix de la France s’est exprimée un peu tôt, sans doute, et de manière peut-être trop juste et trop claire, mais la décision nous échappe tout autant au Parlement qu’au sein de l’exécutif, qui ne saurait agir seul avec le dernier allié qui lui reste, l’allié américain.

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