Intervention de Thierry Repentin

Séance en hémicycle du 31 octobre 2013 à 9h30
Approbation de l'accord entre la france et l'italie sur une nouvelle ligne ferroviaire lyon-turin — Présentation

Thierry Repentin, ministre délégué chargé des affaires européennes :

Bâtir l’avenir de nos concitoyens, c’est saisir toutes les opportunités pour faire avancer les politiques et les chantiers qui auront des bénéfices directs pour leur quotidien.

Bâtir leur avenir, c’est aussi leur proposer de nouveaux challenges, de nouvelles ambitions, de nouveaux projets, positifs, concrets, et dont ils pourront être fiers. C’est précisément ce que propose cet accord, en poursuivant notre investissement dans les espaces transfrontaliers, en redessinant les cartes, en pensant un aménagement du territoire qui offrira à la France comme à l’Europe de nouvelles perspectives d’avenir.

Il y a deux semaines, j’étais à Grenoble, cher Michel Destot, où j’ai eu la chance de réunir des représentants de sept gouvernements européens, dont l’Italie, la Slovénie, l’Allemagne, l’Autriche, la Suisse, le Liechtenstein pour le lancement de la stratégie macrorégionale alpine. Derrière ce nom se révèle un projet ambitieux qui sera porté par l’Union européenne pour créer un espace transfrontalier autour de toute la chaîne des Alpes, pour fédérer nos moyens financiers et nos idées au service des territoires concernés par le massif alpin. Alors, forcément, je me dis que la ratification de cet accord vient s’ajouter à cette dynamique transfrontalière que nous sommes en train de créer entre pays européens et dont la charte a été signée, il y a quinze jours, dans la capitale des Alpes.

Au-delà de la liaison entre la France et l’Italie, il permettra de relier l’Espagne à la Slovénie et à la Hongrie. Ce projet créera un arc qui rapprochera 350 millions de citoyens européens. Barcelone sera ainsi à cinq heures de Turin. Ce tunnel, à lui seul, devrait permettre la mise en réseau de 5 000 km de lignes existantes dans l’arc est-ouest. À l’image de ce que l’axe Rhin-Danube est aujourd’hui à l’Europe et à notre pays, nous créerions ainsi un « Lisbonne-Kiev ».

Il faut aussi observer le sens de ce que nous faisons ensemble pour l’avenir de notre pays en Europe. Nous nous sommes battus, au cours du second semestre 2012 et au début de 2013 pour préserver les moyens budgétaires de ce que nous appelons la politique de cohésion, et pour que l’Europe relance ses investissements d’avenir, parmi lesquels les infrastructures de transport au coeur des territoires.

Dans le prochain cadre financier pluriannuel pour 2014-2020, ce sont ainsi plus de 13 milliards d’euros qui seront mis à disposition pour créer de nouvelles infrastructures de transport, via le mécanisme d’interconnexion européen. Il doit être approuvé par le Parlement européen le mois prochain et l’Europe, toute l’Europe nous envie ce projet dont nous parlons aujourd’hui. Il nous faut saisir cette opportunité. Ce projet est éligible aux 40 % de l’Union européenne. Cela a été confirmé le 17 octobre dernier à Tallinn par le commissaire Siim Kallas à mon collègue et ami Frédéric Cuvillier, très impliqué dans ce dossier Lyon-Turin. Il resterait donc 35 % à l’Italie et 25 % seulement à la France. La volonté de l’Italie dans ce dossier est on ne peut plus claire, et s’est déjà traduite par des engagements.

Il ne faut pas se tromper : la ratification de cet accord n’engage pas nos finances publiques : ce sera un autre débat et vous y participerez. Elle amorce un projet qui inscrit la France au coeur du XXIe siècle, une France qui sait se saisir des opportunités pour l’avenir de son pays et de ses concitoyens, une France intégrée et motrice aux côtés de ses partenaires.

Je ne peux conclure sans vous dire un dernier mot sur ce que représente réellement la ratification de cet accord à l’heure où l’euroscepticisme monte, où les Français doutent de notre capacité à répondre à leurs attentes et à leurs besoins et à relever de grands défis. La seule réponse, comme le dit le Président de la République, c’est la réponse par les actes. Ces actes sont autant de symboles manifestes de notre volonté de prendre la morosité ambiante à revers.

Renouer avec les grands projets européens est une réponse, un symbole sans faille. Ce sont eux qui, demain, rendront les Français fiers d’être des Européens. C’est avec tous ces éléments en tête, et notamment au regard de l’importance que revêt l’approfondissement de nos relations avec notre partenaire italien, que le Gouvernement vous demande, de bien vouloir ratifier cet accord franco-italien.

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