Intervention de Victor Haïm

Réunion du 6 novembre 2013 à 9h45
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Victor Haïm, Président de l'Autorité de Contrôle des Nuisances Aéroportuaires :

Ma tâche est ardue car les questions sont effectivement en nombre et font écho à des considérations particulièrement techniques. Je vais m'attacher à répondre et, si je n'y parvenais pas, je serais tout prêt à revenir devant votre commission pour apporter des informations complémentaires.

Londres et Paris connaissent des trafics nocturnes similaires : cent cinquante vols de nuit de l'autre côté de la Manche contre cent soixante-dix à Roissy. Ce sont des valeurs comparables. Mais la capitale britannique compte trois aéroports qui se répartissent les nuisances, ce que nous ne faisons pas. Si d'aventure on décidait de transférer à Orly la moitié des créneaux de Roissy, les nuisances connexes sur Roissy seraient divisées par deux. Il faut avoir cet élément à l'esprit avant de procéder à des comparaisons. Quant à Francfort, un couvre-feu y est appliqué de minuit à 5h – 5h30 en réalité – ; les vols sont concentrés entre dix heures et minuit grâce à l'ouverture d'une piste supplémentaire tandis que le fret rapide est traité dans une ville voisine. Le problème n'a pas été résolu : il a été déplacé. J'ajoute que le coût économique n'est pas si limité : le trafic cargo de Roissy a reculé de 4,2 % sur un an quand Francfort progressait de 0,7 %, alors que le dynamisme de l'économie allemande aurait pu permettre une croissance plus significative.

Schiphol serait probablement ravi d'accueillir les plateformes de Fedex, dont le seul intérêt de demeurer en France tient à son activité nocturne avec Air France. Diviser par deux les vols de nuit empêcherait l'entreprise de travailler et précipiterait sa délocalisation vers la Hollande, dont le taux de TVA est déjà plus avantageux.

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