Intervention de Manuel Valls

Séance en hémicycle du 8 novembre 2013 à 9h30
Loi de finances pour 2014 — Sécurités

Manuel Valls, ministre de l’intérieur :

Madame la présidente, mesdames et messieurs les rapporteurs, mesdames et messieurs les députés, j’avais il y a un an, pour la première fois, la responsabilité de vous présenter les crédits de la mission « Sécurité » et vous avais alors indiqué mes priorités. Elles n’ont pas changé et le budget 2014, que j’ai l’honneur de présenter ici, comme je l’ai fait il y a quelques jours devant la commission élargie, confirme nos choix. Dans un contexte difficile, nous devons faire preuve de constance, de grande détermination et de sérieux. Le budget de la mission « Sécurités » est la traduction concrète de ces impératifs. Nous pensons que la sécurité des Français est une priorité ; nous devons lutter contre les violences et le crime organisé, faire face à toutes les formes de délinquance et assumer nos responsabilités face à la menace terroriste.

C’est pourquoi nous avons mis fin en 2013 à la suppression massive d’emplois opérée entre 2008 et 2012, en remplaçant tous les départs en retraite et en créant 480 postes supplémentaires de policiers et de gendarmes, conformément à l’engagement du Président de la République. Ce que nos compatriotes attendent, ce ne sont pas des discours sur la sécurité, comme nous en avons eu pendant des années, mais des engagements concrets et l’octroi de moyens aux forces de l’ordre. En 2014, tous les départs en retraite seront également remplacés dans la police et la gendarmerie, poste pour poste. Nous créerons des emplois nouveaux, conformément aux engagements du chef de l’État qui a fait de la sécurité l’une de ses priorités. Ainsi, 405 emplois seront créés en 2014 dans les deux forces, répartis au prorata des effectifs actuellement présents, soit 243 pour la police et 162 pour la gendarmerie.

J’ai tenu à ce que ces emplois soient principalement des postes de titulaires. Cela sera le cas de deux postes nouveaux sur trois, au lieu d’un quart seulement cette année. En tout, la police nationale recrutera en 2014 2 478 gardiens de la paix et la gendarmerie nationale 3 230 sous-officiers de gendarmerie. Je vous invite à ce propos, mesdames et messieurs les députés, à venir assister aux remises de diplômes : vous constaterez ainsi le changement par rapport aux années précédentes. Nous recruterons également 2 863 adjoints de sécurité et cadets de la République ainsi que 5 650 gendarmes adjoints volontaires, en remplacement des départs prévus.

Cela étant, osons dire clairement la vérité : ces créations de postes seront loin de compenser les suppressions effectuées entre 2008 et 2012 dans les forces de sécurité, soit 7 000 postes dans la police et 6 700 dans la gendarmerie. Il faudrait pour ce faire un effort continu pendant au moins quatre quinquennats !

C’est pourquoi nous devons travailler sans relâche à des réorganisations internes susceptibles de mieux utiliser nos ressources afin de les affecter prioritairement aux missions de voie publique. Il s’agit par exemple des redéploiements territoriaux entre police et gendarmerie. Les premiers retours d’expérience des opérations conduites cet été sont satisfaisants, même là où leur réalisation a été difficile, comme j’ai pu m’en rendre compte sur le terrain dans le Loir-et-Cher et dans le Val d’Oise. Les élus locaux, qu’il importe de bien informer et de bien consulter, tout comme les personnels, sont très satisfaits.

Je pense aussi à la mutualisation, chère à Mme Mazetier : création d’un service unique des achats et des équipements, mutualisation des moyens en matière de police technique et scientifique, car la PTS de masse est au coeur de la police de demain et constitue pour nous une priorité, substitution des personnels actifs par des personnels administratifs dans les fonctions non opérationnelles afin d’accroître le nombre de policiers et de gendarmes sur le terrain. Tout cela permettra de mettre en oeuvre les priorités qui sont les nôtres – je pense à la lutte contre les cambriolages, dont le nombre a explosé au cours des cinq dernières années, ce qui explique pour une large part la montée du sentiment d’insécurité…

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