Intervention de Philippe Vitel

Séance en hémicycle du 26 novembre 2013 à 21h30
Loi de programmation militaire 2014-2019 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Vitel :

Malgré vos annonces savamment orchestrées, force est de constater que la LPM que vous nous présentez aujourd’hui n’assure même pas le strict minimum. Elle est sous la directe dépendance de plus de 6 milliards d’euros de ressources exceptionnelles, par définition hypothétiques, et d’un budget de la défense à zéro valeur, zéro volume qui ne tient donc pas compte de l’inflation.

Cela amènera inexorablement notre budget de défense aujourd’hui à 1,52 % du PIB à descendre à 1,32 en 2019, chiffre sur lequel s’accordent tous les experts.

En ce qui concerne le format et les ressources humaines, vous ajoutez une compression complémentaire de 23 500 postes. À ce sujet, je voudrais préciser les propos que j’ai tenus lors de l’examen de la LPM en commission.

Oui, nous avions programmé une réduction de 54 000 postes à horizon 2015 dans la LPM précédente. Mais nous avions constaté en 2012 que, si une réduction de 32 000 postes associée à la restructuration de nos armées avait été quasiment indolore, c’est à partir de ce seuil que nos capacités opérationnelles commençaient à être atteintes et qu’il fallait être extrêmement prudent à l’avenir et redéfinir nos objectifs à moyen terme.

Tous les états-majors à l’époque s’accordaient sur ce point et nous n’aurions pas manqué de remettre en question ce format si les urnes nous avaient été favorables.

Atteindre, comme vous le prévoyez, une réduction totale de 77 500 postes, c’est irrémédiablement déclasser nos forces armées qui perdront à moyen terme leur capacité d’entrer en premier et de conduire une coalition, ce qui est la définition même d’une armée de premier rang.

Par ailleurs, il est indéniable que l’étalement et même le report de la quasi-totalité des programmes d’équipement aura une influence directe sur notre industrie de défense et ses 165 000 emplois non délocalisables. Les prévisionnistes évoquent la perte de 10 000 à 15 000 emplois d’ici 2019. Drôle de manière de mettre en pratique les beaux principes du redressement productif et du made in France si chers à Arnaud Montebourg !

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