Intervention de Marc Le Fur

Séance en hémicycle du 2 décembre 2013 à 17h00
Débat sur le rapport d'information sur la proposition de directive relative au détachement des travailleurs

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarc Le Fur :

Dans l’entreprise néerlandaise VION, qui a beaucoup d’installations en Allemagne, ce sont près de 50 % des salariés qui sont d’origine est-européenne.

Voilà les éléments qu’il faut que nous dénoncions, notamment ces 310 000 salariés travailleurs détachés en Allemagne. Pourquoi l’agroalimentaire souffre-t-il plus que d’autres secteurs ? C’est qu’il comporte des tâches non mécanisables qui exigent une main d’oeuvre souvent mal payée, hélas. On ne connaît pas la même situation dans les productions céréalières ou laitières, du fait de la forte mécanisation. Par conséquent, et le rapport le dit clairement, l’Allemagne est en train de prendre toute la part du marché européen dans l’abattage, au détriment des abattoirs belges, danois, hollandais ou bretons. Ceci n’est pas spécifique à l’abattage, puisque le problème atteint également les secteurs du bâtiment et du transport. Comment réagir ? Plusieurs réactions sont possibles. Il y a celle des Danois, qui ont pris le parti d’abandonner l’abattage. Ils sont très près des grands lieux d’abattage allemands et l’entreprise Danish Crown, le leader danois dans ce domaine, a décidé de concentrer sa production, et en particulier les naissances des porcs, au Danemark et de les faire abattre de l’autre côté de leur frontière. À l’autre extrémité se trouve l’exemple des Belges, qu’il faut saluer, puisqu’ils ont su dénoncer cette situation et porter plainte. Pourquoi notre gouvernement n’accompagnerait-il pas le gouvernement belge dans sa démarche ?

En France, la situation est particulièrement compliquée. Si j’ai évoqué le cas de l’entreprise Gad, c’est toute la Bretagne qui est gravement touchée, puisque la région concentre 60 % de la production porcine française. Que faut-il faire ? Il ne faut surtout pas rajouter de contraintes à la production française et chacun doit bien mesurer combien l’écotaxe est une question sensible. Nous étions 30 000 samedi dernier à Carhaix, avec nos bonnets rouges… Vous connaissez Carhaix, monsieur Ferrand !

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