Intervention de Charles de Courson

Séance en hémicycle du 19 décembre 2013 à 9h30
Loi de finances pour 2014 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCharles de Courson :

En 2014 comme en 2013, les économies que vous prétendez faire sont, pour une large partie, factices et insuffisantes. Pour 2013, vous aviez annoncé 10 milliards d’euros d’économies. La Cour des comptes n’en a trouvé qu’un peu plus de 6 milliards, et la part des dépenses publiques dans la richesse nationale, elle, a encore progressé d’un demi-point, pour atteindre 57,1 %, soit 10 milliards de plus qu’en 2012 à taux constant, un record historique depuis la Seconde guerre mondiale.

Comme le président de la commission des finances l’a dit tout à l’heure, ce que vous présentez comme des économies n’en sont pas : ce sont de moindres dépenses, un ralentissement de la croissance des dépenses, mais tout à fait insuffisant. En 2014, vous renouvelez ces fausses économies. En effet, sur ce que vous présentez comme 15 milliards d’euros d’économies, 7 à 9 milliards à peine, selon la méthodologie employée, sont réelles. Après s’être vu décerner la médaille d’argent des dépenses publiques par l’OCDE, ce gouvernement va bientôt être gratifié de la médaille d’or. En effet, les autres, eux, ont réduit leurs dépenses !

C’est pourquoi l’engagement pris fin 2011 par le futur Président de la République de réduire à 3 % de la richesse nationale les déficits publics en 2013 a été repoussé de deux ans, soit à 2015. Hélas, vous ne le tiendrez pas.

Il est vrai que le dérapage des déficits publics en 2013, à 4,1 % contre 3,7 % prévus initialement, risque fort de se poursuivre, rendant difficile de tenir le modeste objectif de réduction à 3,6 % des déficits publics en 2014.

Fin 2014, la dette publique atteindra un nouveau record de 95 % de la richesse nationale, soit 1 950 milliards d’euros, ou encore 30 000 euros par habitant. Le franchissement de la barre des 100 % est d’ores et déjà programmé pour 2016.

Monsieur le ministre, nous n’avons cessé de vous le dire : il est grand temps d’engager les réformes structurelles qui s’imposent pour redresser les finances publiques par la baisse résolue des dépenses, et non par la hausse continue des recettes publiques. Pour toutes ces raisons, le groupe UDI votera résolument contre le projet de loi de finances pour 2014.

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