Intervention de Gilles Lurton

Séance en hémicycle du 8 janvier 2014 à 15h00
Agriculture alimentation et forêt — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGilles Lurton :

…provoquant ainsi l’exaspération de la profession agricole, l’immobilisme de l’action gouvernementale et la sclérose de notre économie. Pourtant nos agriculteurs ont besoin de se moderniser, tout en tenant compte d’un environnement qu’ils connaissent et respectent depuis toujours.

Cette loi est donc une occasion ratée de travailler plus en profondeur l’ensemble des pistes visant à une simplification administrative de nos différentes réglementations.

Ce texte n’apporte pas non plus de réponse convaincante au déséquilibre des relations commerciales. Il ne contient aucune disposition visant à lutter contre le dumping social dans un cadre européen et international de plus en plus libéralisé.

L’agriculture française est riche de sa diversité, riche de territoires, d’hommes et de femmes, de climats et de modes de productions. Elle est également diversifiée dans sa composition, où, à côté d’exploitations de grande taille, de petits agriculteurs contribuent, grâce à la qualité et à la diversité de leur production, au dynamisme de notre agriculture et créent de nombreux emplois.

Je crains malheureusement que votre projet oublie ces petits producteurs qui maillent nos territoires ruraux. Dans l’ouest de la France, notre agriculture est souvent organisée autour de deux types de production. C’est leur diversité qui façonne nos territoires.

Je m’interroge sur la pérennité de ces petites exploitations, cette agriculture différente et rentable qui maintient une biodiversité, un réservoir d’emplois et qui fait la force de notre agriculture. Notre tissu rural, déjà touché par un taux de suicides record, a besoin de lisibilité et d’encouragements.

Face à ce constat, votre texte aurait dû rappeler la contribution de l’agriculture à la politique de l’emploi et sa participation positive à la balance commerciale. La sphère agricole et agroalimentaire représente 12,5 milliards d’excédent net à l’exportation, alors que la France a enregistré un déficit de 80 milliards d’euros en 2012. En Bretagne, première région agroalimentaire de France, l’agriculture représente 9,13 milliards de chiffre d’affaires et 56 000 actifs permanents.

Censé bâtir l’avenir, votre projet de loi passe à côté de cette occasion et je crains que son manque d’ambition complique plutôt l’avenir de nos agriculteurs. Je souhaite que la discussion à venir nous permette de le faire évoluer et d’envoyer ainsi un véritable signe de confiance au monde rural.

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