Intervention de Stéphane le Foll

Séance en hémicycle du 10 janvier 2014 à 9h30
Agriculture alimentation et forêt — Article 10

Stéphane le Foll, ministre de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt :

S’agissant de la montagne, l’engagement a été pris – nous verrons cela avec Mme Massat, présidente de l’Association des élus de la montagne – pour que le Conseil national de la montagne ait une discussion et que chacun en prenne connaissance.

Pourquoi recourir à l’INAO, une méthode en effet légèrement en retrait par rapport à ce qu’avait décidé la commission ? Pour la raison suivante : si les conflits se multiplient sur tous sujets, la dynamique de protection cédera le pas à un affaiblissement des acteurs. Le mieux étant parfois l’ennemi du bien, nous nuirons à notre objectif de défense des appellations. Certes, la question des produits similaires fait débat. J’ai entendu l’exemple des couteaux : les IGP industrielles sont un problème différent. En matière agricole et agroalimentaire, nous avons fait le meilleur choix ; aller plus loin pourrait ne pas être opportun. Il y a là une avancée importante, même si je suis naturellement prêt à discuter, notamment sur la proposition de M. Caullet.

Je termine sur un point : le débat a lieu en France, mais surtout à l’international. Car le débat sur la question agricole et agroalimentaire à l’échelle internationale, c’est celui de la conception même de l’agriculture. Tel est le cas face aux États-Unis ou, plus généralement, au monde anglo-saxon : va-t-on vers un système où l’agriculture et l’agroalimentaire seront une question de marques, comme cela existe dans l’industrie, ou va-t-on au contraire défendre l’idée, qui a toujours prévalue en France, de lier les produits agricoles à leur territoire et à leur terroir ? C’est un débat majeur. À l’échelle européenne, nous l’avons gagné en partie, mais à l’échelle internationale, la question reste pendante. C’est même la première question quand je rencontre par exemple mon homologue japonais ou encore le vice-Premier ministre chinois – lequel d’ailleurs connaît parfaitement nos fromages, même d’Auvergne ! Lui aussi réfléchit au sens que peut avoir la notion d’agriculture terroir et territoire. C’est cela, la bataille !

Nous sommes en tout cas vigilants, comme l’est l’INAO à l’échelle internationale.

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