Intervention de Annie Genevard

Séance en hémicycle du 10 janvier 2014 à 9h30
Agriculture alimentation et forêt — Article 11

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnnie Genevard :

Monsieur le ministre, j’ai été conseillère régionale et membre de la commission régionale d’installation pendant huit ans. Durant cette période, j’ai eu l’occasion de prendre connaissance de toutes les propositions de reprise d’exploitations agricoles par des jeunes, et vu évoluer la politique régionale à ce sujet. Au début, le Programme régional à l’installation – le PRI, au sein duquel je siégeais – soutenait massivement les dossiers « classiques » correspondant à la reprise de fermes d’élevage, nombreuses dans notre région.

Cependant, sous l’influence des conseillers régionaux écolos, on a progressivement vu monter en puissance la place prise par des projets de diversification plus modestes. Si ces projets ont, eux aussi, tout à fait voix au chapitre, force est de constater qu’au bout de huit ans, dans la région de Franche-Comté, on ne jurait plus que par ces dossiers, le « must », c’est-à-dire le dossier ayant le plus de chances d’être soutenu, étant celui d’une installation en zone périurbaine, fondé sur un projet de culture de plantes médicinales. Certes, l’agriculture périurbaine mérite d’être soutenue – je préférerais d’ailleurs que l’on parle de territoires périruraux plutôt que de territoires périurbains –, mais il me semble dommage que la région se soit progressivement laissée gagner par des considérations plus écologiques qu’économiques – on en revient au débat du GIEE.

Subordonner la politique agricole à l’approbation des régions me paraît discutable, en ce que cela prive l’État de faire valoir ses propres orientations, qui se trouvent subordonnées à l’approbation d’une région pouvant avoir une sensibilité différente de celle de l’État. Il ne me semble pas normal de voir l’État abandonner une prérogative majeure touchant à l’aménagement de l’espace agricole. Je n’irai pas jusqu’à dire que vous faites entrer le loup dans la bergerie, car les régions sont responsables,

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