Intervention de Philip Cordery

Réunion du 20 novembre 2013 à 9h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilip Cordery :

La stabilité, le développement et la démocratisation de la région passent par l'émergence de forces démocratiques nouvelles, représentatives de l'ensemble de la population. Or, nous avons affaire à des populations et à des classes politiques très clivées du fait d'une bipolarisation autour des forces islamistes et d'autres forces qui se disent démocratiques et laïques, mais qui se sont aussi beaucoup servies de la lutte contre l'islamisme pour imposer des dictatures dans toute la région, avec autrefois le soutien des puissances occidentales.

Si les révolutions ont suscité des espoirs, ils restent difficiles à mettre en oeuvre, ce qui n'a rien de très anormal. Une révolution ne s'achève pas en un ou deux ans. Le risque le plus préoccupant est celui de la contre-révolution, comme en Égypte, où les forces anciennes sont revenues au pouvoir, là encore en réaction aux islamistes. Le salut viendra par la concorde nationale et vous avez eu raison d'insister sur le rôle potentiel d'exemple de la Tunisie. C'est le pays où le dialogue entre les forces islamistes modérées, qui veulent exercer le pouvoir et acceptent le jeu, et les forces laïques, qui ne veulent pas seulement un retour de l'ancien régime, a le plus de chances d'aboutir. Vous avez souligné à juste titre le rôle de l'UGTT, mais il ne faut pas sous-estimer pour autant celui du président de l'Assemblée nationale constituante, qui a constamment mis les différents acteurs autour de la table. Comment voyez-vous en Tunisie l'évolution de ce dialogue nécessaire pour arriver à une vie politique démocratique ?

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