Intervention de Laurent Picard

Réunion du 22 janvier 2014 à 9h30
Commission des affaires économiques

Laurent Picard, directeur-général de Bookeen :

Je suis un des deux cofondateurs de la société française Booken. Cette société ne comptait en 2003, année de sa création, que ses deux fondateurs ; nous sommes aujourd'hui trente salariés, et notre chiffre d'affaires est passé de cent mille euros à quinze millions d'euros en dix ans, ce qui constitue une belle progression pour une PME.

Notre métier est la lecture numérique. Nous sommes les pionniers du livre électronique – également appelé liseuse – en Europe. Il s'agit d'un appareil dédié à la lecture, qui permet, non seulement de lire confortablement en toutes circonstances et d'emporter sa bibliothèque avec soi, mais également d'acheter et de recevoir des ouvrages. En dix ans, nous avons développé tout l'écosystème de la lecture numérique : l'appareil d'abord, puis la librairie sur l'Internet, la synchronisation – processus qui permet de recevoir directement sur sa liseuse l'ouvrage commandé par téléphone –, des applications permettant de lire sur son téléphone ou sa tablette. Depuis ces dernières années, nous comptons parmi nos clients de grands groupes auxquels nous fournissons des modèles en marque blanche. Nous avons ainsi développé l'intégralité de l'offre de lecture numérique – librairie sur l'Internet, les applications et les liseuses vendues en magasin – commercialisée par Carrefour.

Ce marché, qui n'était pas mûr en 1998, quand nous avons développé le premier appareil, et encore balbutiant en 2003, a pris son essor fin 2007. Amazon est notre concurrent numéro un, et le plus petit de nos concurrents est Sony. Étant sur ce marché les seuls acteurs ouest-européens à concevoir les appareils que nous vendons, nos concurrents sont nord-américains, japonais, canadiens, russes.

Ce secteur connaît une très forte croissance depuis 2007-2008 aux États-Unis et depuis deux ans en Europe, notamment en France. En dehors de la France, nous sommes présents essentiellement en Angleterre et en Allemagne, marchés traditionnels des entreprises françaises, mais également en Italie et en Espagne. Pour faire face cette croissance, nous avons d'abord bénéficié des prêts OSEO-ANVAR, qui nous ont permis d'embaucher. Nous avons dû affronter une première rupture de stocks en 2008, notre production ne suffisant pas à satisfaire l'intégralité de la demande. En conséquence, nous avons réalisé en 2009 une levée de fonds auprès d'un fonds d'investissement ISF créé par Turenne Capital, ce qui nous a permis d'accélérer notre rythme de fabrication, de mieux anticiper la demande et de livrer nos clients en temps et en heure sans connaître de rupture de stock. En parallèle, nous avons continué à travailler avec OSEO, puis avec la Banque publique d'investissement, la BPI, qui lui a succédé. Ces institutions ont parfaitement rempli leur rôle, en nous accordant un prêt participatif ou en se portant caution auprès des banques. L'essentiel de notre croissance a donc été assuré par l'autofinancement et a bénéficié du soutien des organismes d'État. La levée de fonds que nous avons réalisée, à la suite de laquelle le groupe Turenne Capital est entré au capital de notre société, nous a aidés à gérer cette croissance, jusqu'à atteindre le chiffre d'affaires qui est le nôtre aujourd'hui.

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