Intervention de Nicolas Decayeux

Réunion du 22 janvier 2014 à 9h30
Commission des affaires économiques

Nicolas Decayeux, président de Decayeux :

Decayeux est un groupe familial créé en 1872, qui emploie sept cents personnes : quatre cents en France, deux cents en Allemagne et entre quatre-vingts et cent personnes en Pologne. Outre ces sites de production, notre groupe est également implanté en Hongrie, en Pologne, en Bulgarie et en Angleterre, où nous disposons d'agences de distribution. Nous avons également ouvert un bureau à Hong Kong dans les années 80, initialement pour faire du sourcing en Chine et qui est aujourd'hui utilisé comme plateforme pour vendre nos produits.

La boîte aux lettres est un produit tout bête, que nous vendons sur deux types de marchés : celui des grandes surfaces de bricolage et celui du bâtiment. C'est parce que les marges sont faibles sur ce marché que notre groupe est obligé d'être innovant, tant dans les process de fabrication que dans l'organisation de sa production, via notamment le lean management ou le kanban, qui vise à réduire les stocks. C'est pourquoi, quand la crise éclate en 2008, je suis plutôt confiant. Notre groupe dispose de fonds propres suffisants pour attendre trois ans que la conjoncture se retourne, à condition que chacun se relève les manches.

Vous connaissez l'histoire : 2008 passe, puis 2009 et 2010 sans que la situation s'améliore. Là on s'interroge : comment faire face à un environnement économique devenu incompréhensible ? Il ne servirait à rien d'étendre notre gamme de produits, déjà fournie, si nous n'améliorons pas notre compréhension du marché. Nous sommes en pleine croissance, investissant quelque 2 millions d'euros par an. Malheureusement les banques ne suivent pas, comme souvent : elles refusent de financer nos opérations de moyen terme et peinent à financer nos LBO – Leveraged Buy Out.

C'est le contrat de développement participatif, le CDP, d'OSEO et ses obligations convertibles qui ont permis au groupe de surmonter la crise et de faire l'acquisition du numéro deux allemand de la boîte aux lettres – ce n'était pas négligeable ! –, le marché allemand ayant moins souffert de la crise que le marché français.

C'est aussi en misant énormément sur l'innovation que Decayeux parvient à faire face à la crise économique. Je trouvais en effet inacceptable que les grandes surfaces continuent à demander 25 % de bonifications de fin d'année pour distribuer nos produits à un moment où notre chiffre d'affaires chutait.

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