Intervention de Victorin Lurel

Séance en hémicycle du 30 janvier 2014 à 9h30
Questions orales sans débat — Avenir de la filière chimie en rhône-alpes

Victorin Lurel, ministre des outre-mer :

Madame la députée, je vous prie de bien vouloir excuser Arnaud Montebourg, retenu aujourd’hui à Rome avec ses homologues européens.

Vous appelez son attention sur la situation de la société Vencorex, intégrée à la plate-forme chimique de Pont-de-Claix, et sur l’impact d’une restructuration de ses activités sur la filière chimie en Rhône-Alpes. Je vous informe que ce dossier fait l’objet d’un suivi direct par le cabinet du ministre du redressement productif, en lien avec le préfet de région et le commissaire au redressement productif. La société Vencorex, confrontée à un déficit de compétitivité, examine un certain nombre de pistes susceptibles de restaurer la rentabilité de son installation, et donc d’assurer sa pérennité. Le caractère fortement déficitaire de la production de diisocyanate de toluène – ou TDI – est au coeur des difficultés de Vencorex. Il s’agit d’un composé à faible marge ; en outre il y a surcapacité de production en Europe, alors que les débouchés principaux, l’automobile et l’ameublement, sont en perte de vitesse.

Les concurrents de Vencorex, BASF et Bayer, ont engagé de longue date une stratégie d’investissements massifs et de restructuration de leurs capacités de production. Chacun mettra prochainement en route une usine de 300 000 tonnes annuelles de TDI, alors que le site du Pont-de-Claix produit moins de 100 000 tonnes, avec des installations pour partie anciennes. Pour tenir tête à une telle concurrence, les investissements nécessaires auraient dû être programmés il y a au moins dix ans. Force est de constater que ces investissements n’ont pas été réalisés.

L’arrêt de la production de TDI fait partie des pistes envisagées par la direction de Vencorex pour restaurer sa compétitivité. Vencorex examine également la possibilité de renforcer sa production de HDI, un composé de spécialité, à plus forte valeur ajoutée, utilisé par exemple pour la protection des écrans de téléphones portables. Un positionnement sur un produit de spécialité pourrait s’avérer plus adapté à un site comme celui du Pont-de-Claix, situé en pleine zone urbaine.

La priorité du Gouvernement est désormais d’évaluer au plus près et de minimiser les conséquences sociales et les risques que toute restructuration ferait courir. Une première réunion s’est tenue entre tous les industriels concernés le 13 décembre dernier à Lyon, sous l’égide du préfet de région. Cette réunion a permis de constater la force des interdépendances entre les différents acteurs de la plate-forme. Les différents scénarios de restructuration de Vencorex ont en outre fait l’objet d’analyses approfondies par les services du ministère du redressement productif et par les services de la préfecture de région.

Sur la base de ce travail, il s’agit de construire, dans la concertation, une solution industrielle garantissant la pérennité du site en minimisant l’impact de la restructuration sur l’emploi dans le secteur de la chimie dans la région Rhône-Alpes. La solution nécessitera des efforts de toutes les parties prenantes : les entreprises – notamment Vencorex –, les collectivités, les salariés et l’État. Ces efforts sont importants, mais ils sont à la hauteur de l’enjeu social et industriel. Arnaud Montebourg a demandé au préfet de l’Isère d’organiser au plus vite une réunion avec les élus et les organisations syndicales, afin de faire un point complet sur l’état des discussions entre les différentes parties.

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