Intervention de Dominique Baert

Séance en hémicycle du 30 janvier 2014 à 9h30
Questions orales sans débat — Restructuration de la redoute

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDominique Baert :

Madame la ministre, il est des entreprises emblématiques que tout le monde connaît en France et en Europe, des entreprises auxquelles tout le monde a un jour acheté quelque chose, des entreprises dont les salariés ont des compétences, des savoir-faire connus et reconnus de tous dans notre territoire, mais également au-delà de nos frontières, des entreprises qui font et sont la France. La Redoute à Roubaix fait partie de celles-là. Malgré cette image, son propriétaire, le groupe Kering de la famille Pinault, a choisi de dédaigner son histoire et son ancrage et de se recentrer sur le luxe, plus rentable et à l’image plus prestigieuse pense-t-il. Il vend La Redoute. Ce choix, peu éthique et d’un certain cynisme, nous fait mal à tous, élus et salariés, à Roubaix et à Wattrelos. Mardi matin, dans le froid, plus de cinq cents salariés ont défilé dans les rues de Lille pour dire leur passion pour leur métier et leur entreprise, mais également, leur inquiétude face aux 1 178 suppressions d’emplois annoncées par les repreneurs. C’est un cataclysme économique et social.

Par mes soins, mais également par ceux de nombreux élus tous mobilisés, le Gouvernement a été tenu informé à la fois de l’enjeu industriel, mais aussi des problèmes sociaux qui se posent désormais. S’agissant du projet industriel, le Gouvernement peut-il peser sur les choix stratégiques du groupe Kering et des repreneurs pour que La Redoute continue d’exister, pour que le nombre de suppressions d’emplois soit le plus réduit possible, pour que le pôle logistique de demain annoncé par les repreneurs soit le plus proche possible du pôle de Wattrelos et pour que le site actuel soit réindustrialisé rapidement ? Par ailleurs, le Gouvernement qui suit, je le sais, les discussions sociales en cours, envisage-t-il de mobiliser des moyens spécifiques pour que le plus de salariés possible soient accompagnés sans devoir devenir prochainement des demandeurs d’emploi ? Dans un bassin d’emploi qui compte déjà près de 16 % de chômeurs, Roubaix a besoin de l’appui de tous pour éviter le pire.

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