Intervention de Fleur Pellerin

Séance en hémicycle du 30 janvier 2014 à 9h30
Questions orales sans débat — Restructuration de la redoute

Fleur Pellerin, ministre déléguée chargée des petites et moyennes entreprises, de l’innovation et de l’économie numérique :

Monsieur le député, vous interrogez le Gouvernement sur la situation de La Redoute. Vous avez raison, cette entreprise a une image très forte auprès de nombreux Français et elle fait partie tant du patrimoine national que de celui de la région Nord-Pas-de-Calais. Je tiens ici à saluer la mobilisation des élus locaux, dont vous êtes, dans ce dossier. Alors que La Redoute employait 6 000 salariés en 1999, il y a eu depuis lors six plans de sauvegarde successifs et l’effectif est désormais de 2 400 salariés. Les pertes de l’entreprise s’élèvent à plusieurs dizaines de millions d’euros par an. L’actionnaire de La Redoute, le groupe Kering, ex-PPR, a couvert ces pertes et a décidé en 2012 d’engager la cession de l’entreprise avant la fin de l’année 2013 pour concentrer son activité dans le domaine du luxe.

Le groupe a donc annoncé l’entrée en discussion exclusive avec deux dirigeants du groupe : Mme Balla, directrice de La Redoute, et M. Courteille, directeur financier de Redcats. Kering avait fait part, dès la fin de l’année, du périmètre de restructuration qu’elle considérait comme nécessaire, à savoir la suppression de 1 500 emplois. Dans le Nord, cette annonce a été très durement ressentie. Les élus locaux, comme vous venez de le faire à l’instant, monsieur le député, ont eu raison de considérer ces annonces comme une catastrophe pour le territoire. Le Gouvernement partage le sentiment que vous venez d’exprimer au nom des élus locaux. Et comme vous, le Gouvernement est convaincu que La Redoute dispose encore d’un véritable potentiel et d’un avenir. Ce potentiel ne doit pas être fragilisé par une restructuration trop brutale et non concertée qui réduirait la capacité de rebond de la société. C’est tout le sens du dialogue social aujourd’hui à l’oeuvre dans l’entreprise. C’est aujourd’hui le temps pour les salariés d’avoir les éclaircissements nécessaires auprès de leur actuelle direction et des repreneurs.

Le Gouvernement, quant à lui, veut aider et accompagner La Redoute dans cette réorganisation pour limiter les conséquences sociales et le nombre de départs contraints. Nous avons donc demandé aux actionnaires et aux repreneurs de réduire au maximum le nombre de personnes obligées de subir la perte de leur emploi. Nous leur avons demandé de mettre sur la table les sommes nécessaires pour payer les préretraites et pour permettre le départ volontaire au lieu du licenciement contraint. Cette négociation commence avec les partenaires sociaux et les syndicats, mais aussi avec les élus locaux. Le Gouvernement rend hommage aux élus du territoire qui se sont battus à nos côtés, car la réduction du plan de licenciements présenté par Kering est d’ores et déjà effective.

Il faut également que les candidats à la reprise prennent le temps de construire une stratégie industrielle permettant de garder le maximum d’emplois en France et dans le département du Nord. Le Gouvernement est pleinement mobilisé. Notre stratégie est de conserver nos outils industriels, nos savoir-faire technologiques, nos compétences et de ne pas laisser partir nos entreprises. Cela est, comme vous le savez, très difficile. Dans le Nord-Pas-de-Calais et dans d’autres régions de France, nous faisons ce travail difficile, courageux et nécessaire. Nous ne voulons pas que le territoire du Nord-Pas-de-Calais paie trop cher le prix de la restructuration et soyez assuré, monsieur le député, que nous veillerons à ce que cela n’arrive pas.

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