Intervention de Fleur Pellerin

Séance en hémicycle du 30 janvier 2014 à 9h30
Questions orales sans débat — Politique d'innovation pour les petites et moyennes entreprises

Fleur Pellerin, ministre déléguée chargée des petites et moyennes entreprises, de l’innovation et de l’économie numérique :

Monsieur le député Gwendal Rouillard, je connais votre engagement total en faveur de l’innovation, dont vous avez fait le coeur de la stratégie territoriale du pays de Lorient.

Vous connaissez le mien, qui s’explique par une raison évidente : dans la compétition internationale, l’innovation est l’élément majeur de différenciation de notre économie. C’est par elle que nous assurerons sa montée en gamme de nos entreprises. Pour parler de manière très concrète, c’est le moyen de créer de la croissance et des emplois durables, ici en France.

L’innovation, c’est la seconde chance, c’est la confiance en tous les talents, c’est la remise en cause des ordres établis et des rentes, c’est l’ascenseur social contre la reproduction des élites, c’est le choix du dynamisme et de l’avenir contre une vision administrée ou passéiste de l’économie.

Pourtant, dans tous les classements internationaux, de l’OCDE à l’Union européenne, la France est plutôt dans le peloton des suiveurs de l’innovation : elle se situe en général autour de la quinzième place, alors qu’elle est bien placée en matière de recherche et développement.

Quel a été notre effort pour définir une nouvelle doctrine en matière d’innovation ?

Tout d’abord, nous avons fait en sorte que l’innovation ne se limite pas à la recherche et développement mais qu’elle s’incarne dans de nouveaux produits et de nouveaux services, dans une activité économique mesurable.

Ensuite, l’innovation est portée par des entreprises, au premier rang desquelles – ainsi que vous l’avez indiqué – les PME innovantes et les start-up, dans une dynamique que doivent encourager les grandes entreprises à travers l’innovation ouverte. Les statistiques montrent que les emplois sont davantage créés par les PME, les start-up en particulier, que par les très grandes entreprises.

Enfin, l’innovation naît dans des écosystèmes qui rassemblent des laboratoires, des universités, des entreprises, des entrepreneurs, des financeurs, de grands groupes et des PME. L’État ne doit pas avoir la prétention de les administrer mais il doit au contraire accompagner les collectivités territoriales dans le soutien de ces écosystèmes.

Qu’avons-nous fait pour passer aux actes ?

Dès novembre 2012, nous avons pris des mesures fortes dans le cadre du Pacte pour la compétitivité, la croissance et l’emploi : création du crédit d’impôt innovation, extension de l’assiette des jeunes entreprises innovantes à l’innovation, ou encore décision de consacrer 2 % de la commande publique à l’innovation.

En réponse aux problèmes de financement que vous évoquiez, nous avons créé, au sein de la Banque publique d’investissement, une branche consacrée à l’innovation dont la vocation est d’accompagner tout particulièrement les PME innovantes, et aussi des instruments comme le fonds Large Venture qui doit accompagner le financement des entreprises au-delà d’un certain stade de développement. Ce type d’instrument faisait défaut dans le paysage bancaire et financier traditionnel français.

À la demande du Président de la République, j’ai aussi organisé les Assises de l’entrepreneuriat. La représentation nationale a permis de les concrétiser dans la loi de finance par le biais de mesures fiscales qui tendent à ne pas pénaliser le risque mais qui cherchent au contraire à drainer davantage l’épargne de nos concitoyens vers les PME.

Citons aussi les quarante mesures du plan « Une nouvelle donne pour l’innovation » que le Gouvernement a engagé en novembre 2013, à l’issue au travail d’élaboration qui m’avait été confié.

Je pense enfin à l’initiative French Tech, que j’ai lancée en novembre 2013 pour la croissance, l’accélération des start-up en France : 215 millions d’euros seront consacrés au soutien financier des écosystèmes innovants et à la promotion à l’étranger des écosystèmes français de l’innovation.

Cette mobilisation pour l’innovation est sans précédent car nous ne nous contentons pas d’ouvrir des guichets, mais nous travaillons véritablement sur le système d’innovation à la française dans son ensemble.

Les Israéliens ont réussi à imposer leur pays comme la Start-up nation. En France, notre objectif est de consolider un tissu entrepreneurial performant et de faire de la France rien moins que la Start-up République de l’Europe.

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