Intervention de Thierry Braillard

Séance en hémicycle du 5 février 2014 à 15h00
Formation professionnelle — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThierry Braillard :

Je vais donc essayer d’aller assez vite car nous sommes presque à l’heure de l’apéritif, et je crois que vous avez tous besoin de vous sustenter.

L’emploi est une priorité. Aide à la création d’emplois, lutte contre le licenciement économique, formation initiale dès le plus jeune âge, soutien renforcé à l’école et aux universités, le constat est sans ambages : oui, le Gouvernement a bien fait de l’emploi sa priorité. Oui, il est sur le bon chemin.

Deux constats pour commencer. Premièrement, depuis de trop nombreuses années, les créations d’emplois dans notre pays n’ont pas suffit à répondre à la croissance de la population active. Avec un taux d’emploi de 64 % en 2007 pour les personnes de quinze à soixante-quatre ans, la France était loin de l’objectif global de 70 % en 2010 fixé par le Conseil européen de Lisbonne. Plus ennuyeux, les salariés âgés de cinquante-cinq à soixante-quatre ans étaient 41 % en emploi au lieu des 50 % visés en 2010. Mais nous le savons bien, le ralentissement de l’emploi après 1974 a accompagné celui de la croissance avec une désindustrialisation compensée par l’émergence de nouveaux services.

Le second constat est plus contemporain. Ces dernières années, et notamment à partir de 2010, la France a subi un décrochage de son PIB par habitant par rapport aux autres pays de l’Union européenne. Le faible taux d’activité du pays, avec un taux de chômage élevé, a amené la France à voir la situation de l’emploi se dégrader pendant le mandat de Nicolas Sarkozy avec une hausse tendancielle du chômage depuis 2007, et surtout un solde de destruction et création d’emplois négatif de 190 000 dans l’ensemble des secteurs marchands.

Ce sont des chiffres, et ce qui est ennuyeux avec les chiffres, c’est que le constat en est implacable. Tout comme les économistes, qui s’accordent à dire que pour commencer à créer des emplois, il faut une croissance supérieure à 0,5 % ; et que pour diminuer le taux de chômage, il en faut une supérieure à 1,5 %.

De ces deux constats que je viens de dresser, je dois vous dire, monsieur le ministre, au nom de mes collègues radicaux de gauche et apparentés, que nous comprenons la politique que vous menez et surtout, nous la soutenons. Tant celle qui, après le rapport Gallois, le crédit impôt compétitivité emploi et le pacte de responsabilité, est susceptible de créer de la croissance que celle qui s’attache à attaquer les obstacles structurels ou conjoncturels du chômage de notre pays.

Oui, le dispositif des emplois d’avenir est essentiel. Et nous sommes de ceux qui pensent qu’il ne faut pas avoir peur d’en augmenter la voilure, donc le nombre, dans les prochains mois.

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