Intervention de Amiral Marin Gillier

Réunion du 5 février 2014 à 9h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

Amiral Marin Gillier, directeur de la coopération de sécurité et de défense :

Mon premier déplacement après avoir pris mon poste fut pour Bruxelles, parce que j'avais entendu dire qu'il y avait des centaines de millions d'euros de crédits disponibles pour le secteur paix et sécurité en Afrique subsaharienne, sans que l'on sache très bien comment les utiliser. Quelle ne fut pas ma surprise d'apprendre que d'autres bureaux, au Service européen pour l'action extérieure (SEAE) et à la Commission européenne, avaient également de l'argent à dépenser ! À la DCSD, nous avons de nombreuses idées pour sécuriser et stabiliser la zone – ce qui est dans l'intérêt de tous.

D'autre part, si l'Union européenne dispose de délégations (DUE) dans plusieurs pays africains, elle n'a pas de coopérants. Elle a la vision diplomatique, mais il lui manque la connaissance intime des pays, nécessaire à la mise en oeuvre d'opérations de coopération. Il en va de même pour les États-Unis d'Amérique. La France est peut-être le seul pays au monde à disposer d'une telle ressource, héritage d'un siècle d'histoire commune avec l'Afrique francophone.

Pourtant, l'Allemagne, avec la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ) – l'Agence allemande de coopération internationale pour le développement – remporte 40 % des appels d'offres européens, et la France, 5 % : cela n'est pas normal ! Il faut faire quelque chose.

Mon deuxième voyage fut pour New York, mon prochain sera pour Washington - le Département d'État dispose de crédits importants à mobiliser via les programmes ACOTA (Africa Contingency Operations Training Assistance) et AFRICAP (Africa Peacekeeping Program). Mon idée est d'appeler à une meilleure coordination afin que nous ne financions pas trois fois le même programme et que nous soyons plus efficaces. Je dirai par exemple aux Américains : « Puisque nous avons une connaissance intime du fonctionnement de l'Afrique francophone, nous pouvons imaginer une répartition des tâches où chacun investirait sa propre valeur ajoutée. Attention à préserver le modèle de ces forces africaines, par exemple en utilisant des formateurs francophones et des équipements d'origine française compatibles avec les leurs ».

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