Intervention de Daniel Gibbes

Séance en hémicycle du 25 février 2014 à 9h30
Questions orales sans débat — Desserte aérienne de l'île de saint-barthélemy

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDaniel Gibbes :

Monsieur le ministre, à Saint-Barthélemy, située à 7 000 kilomètres de l’Hexagone, à 230 kilomètres de la Guadeloupe et à 32 kilomètres de l’île voisine de Saint-Martin, l’éloignement constitue un handicap structurel pour les populations et les économies. Les déséquilibres saisonniers de la fréquentation, l’augmentation des charges et la disparition des aides publiques en 2009 sont autant de facteurs qui expliquent que les tarifs des compagnies aériennes aient enregistré une hausse de 65 % en dix ans.

Actuellement, trois taxes aéronautiques exigibles par l’État – la taxe de l’aéroport, la taxe de l’aviation civile et la taxe de solidarité – sont incluses dans le prix du billet d’avion acquitté par le passager embarquant à l’aéroport de Saint-Barthélemy. Le prix moyen d’un aller-retour entre Saint-Barthélemy et Saint-Martin Grand Case s’établit aujourd’hui à 130 euros, pour un vol de quinze minutes. Les taxes payées par le passager sur cet axe représentent 33 % du prix du billet ; restent à la compagnie aérienne environ 67 % de ce prix, dont elle déduit d’autres taxes et redevances, de la redevance de contrôle technique à la taxe passager, sans oublier ses coûts d’exploitation. À titre de comparaison, le prix d’un aller-retour entre les Antilles et l’Hexagone, qui s’échelonne de 500 à 1 600 euros, ne comprend que 12 % de taxes aéronautiques.

En outre, le passager d’un vol Saint-Barthélemy-Paris transite nécessairement par l’aéroport international Princess Juliana de Sint Maarten, dans la partie hollandaise de l’île de Saint-Martin ; il supporte donc une taxe de solidarité de 4 euros, au lieu de 1 euro au départ d’un aéroport français.

Au moment où la Cour des comptes épingle la faiblesse de l’activité touristique dans les outre-mer, notamment aux Antilles, déjà handicapées par le taux de change euro-dollar, des charges sociales écrasantes ou des taxes en pagaille qui plombent le prix du billet d’avion, il convient de s’interroger sur cette situation de grande diversification des tarifs et de renchérissement de leur coût en haute saison afin de faire face à la baisse du trafic touristique en basse saison. Ces pratiques sont mal ressenties par les populations, qui y voient un frein à la continuité territoriale.

Monsieur le ministre, ma question est la suivante : peut-on envisager une réduction du montant des taxes sur le parcours de Saint-Barthélemy à Saint-Martin Grand Case ? Peut-on également réduire à 1 euro, voire supprimer tout simplement la taxe de solidarité pour les passagers qui doivent transiter par l’aéroport Princess Juliana pour se rendre à Paris ?

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