Intervention de Luc Chatel

Séance en hémicycle du 9 avril 2014 à 15h00
Exil des forces vives de france — Explications de vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLuc Chatel :

…même s’il est vrai que, grâce au président de la commission des finances, Gilles Carrez, l’Assemblée nationale bénéficie désormais d’un rapport du Gouvernement, qui lui a d’ailleurs été transmis il y a quelques semaines. Celui-ci s’arrête néanmoins en 2011 et nous devrons donc, au cours de nos travaux, actualiser ces données, en travaillant sur des chiffres plus récents, couvrant notamment l’année 2012.

Nous ne voulons pas que la commission d’enquête se limite à l’exil fiscal. Un deuxième axe majeur de réflexion concernera ainsi l’exil des activités économiques et de leurs centres de décision. Aujourd’hui, nous voyons de grandes entreprises dont le siège était en France faire le choix de le délocaliser dans d’autres capitales européennes ; nous voyons des entrepreneurs qui préfèrent créer leur activité dans d’autres pays que la France ; nous voyons aussi de plus en plus de cadres internationaux refuser des mutations dans notre pays, alors qu’ils pouvaient, par le passé, être tentés de s’installer en France. Les directeurs des ressources humaines de grands groupes nous disent ainsi régulièrement qu’ils ont du mal à faire venir des Britanniques ou des Américains dans notre pays.

L’exode de nos jeunes constitue, enfin, notre troisième sujet de préoccupation. La Chambre de commerce et d’industrie de Paris vient de publier une étude très intéressante sur cette question. Ce phénomène ne concerne pas seulement les surdiplômés, puisque les jeunes ayant un niveau égal ou inférieur à la licence représentent près de la moitié de ceux qui quittent le pays. C’est une bonne chose que les jeunes partent pour entreprendre ou pour faire leurs études dans le cadre d’échanges internationaux, mais ces départs sont très ennuyeux pour l’économie française lorsqu’ils sont subis, puisqu’ils représentent une perte d’activité économique et d’emplois durable pour notre pays.

La mondialisation est une réalité : nous avons besoin d’échanges, nous avons besoin de Français qui partent à la conquête du monde. Mais nous ne pouvons pas nous permettre de perdre tous nos talents, tous nos investisseurs, toutes nos entreprises. Il est important que l’Assemblée nationale s’empare de cette question, et qu’elle le fasse de manière objective, sans polémique inutile. C’est donc volontairement que nous avons choisi de couvrir une période assez longue, allant de 2004 à 2014. Ce phénomène, en effet, n’est pas récent, même s’il a pu s’amplifier depuis deux ans. Nous devrons l’examiner dans toute son ampleur pour mieux l’expliquer, mais surtout pour proposer au Gouvernement des pistes qui devraient permettre de l’enrayer, afin que la France devienne – ou plutôt qu’elle redevienne – ce pays économiquement attractif que nous avons pu connaître à une certaine époque.

1 commentaire :

Le 17/04/2014 à 09:37, laïc a dit :

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Avec le numerus clausus en médecine et dans les études pour être infirmiers ou vétérinaires, c'est normal que les jeunes pensent à trouver leur salut dans la fuite. Mais cette fuite, ce sont vous , les politiques, qui en êtes responsables. Abolition rapide du numerus clausus.

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