Intervention de général Henri Bentégeat

Réunion du 9 avril 2014 à 9h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

général Henri Bentégeat :

Votre témoignage sur la simulation montre bien que toutes les économies en matière de dissuasion sont extrêmement difficiles. Les états-majors de la marine et de l'armée de l'air vous expliqueront également qu'aucune économie n'est possible sans dommage dans leur domaine respectif. Personne n'ose aujourd'hui ne serait-ce que parler d'économies en matière de simulation, que j'évoque devant vous avec la sensation de profaner un sol sacré, parce que l'on touche, d'une part, à l'institution reconnue qu'est le CEA et, d'autre part, à l'avenir avec des programmes civils très prometteurs. Il faudrait de fait pouvoir évaluer de façon prosaïque quel serait l'impact sur la crédibilité de notre dissuasion du report d'un an ou de plusieurs années des tirs envisagés. Si, par ailleurs, les retombées civiles sont supérieures aux retombées militaires se pose alors la question d'un financement autre que strictement militaire. Comme vous le disiez fort justement, seuls les États-Unis mènent un programme comparable, il est donc légitime de s'interroger sur la crédibilité de la dissuasion de tous les pays qui ne le font pas : la Russie, la Chine, l'Inde, le Pakistan, Israël. Leur dissuasion est-elle moins valide pour autant ? C'est une question qu'il faut se poser. Je pense personnellement que la simulation est nécessaire et qu'elle est une plus-value importante, mais beaucoup sont d'un autre avis.

Pour ce qui est d'une assurance absolue en matière de SNLE, je ne peux m'exprimer à la place du chef d'état-major des armées, mais la sécurisation des transmissions est sans cesse mise à niveau et un programme de modernisation est inscrit dans chaque LPM.

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