Intervention de Olivier Colcombet

Réunion du 9 avril 2014 à 9h30
Commission des affaires économiques

Olivier Colcombet, président du directoire de Belambra Clubs :

Toutes vos questions font écho à des sujets en débat dans notre entreprise. Tout d'abord, je veux insister sur le fait que le tourisme est un métier de professionnels. En France, nous développons trop souvent cette vision péjorative d'un « pays de tourisme » alors qu'il s'agit d'un secteur qui demande de grandes compétences et un fort engagement. Toutes les questions importantes que vous avez soulevées feront l'objet de réponses professionnelles car le destin du secteur touristique en dépend dans un faisceau de contraintes sévères. Chaque profession tend à répondre avec son étiquette - hôteliers, distributeurs, représentants professionnels - mais il s'agit de questions qui touchent l'ensemble du secteur.

Sur la question du numérique, Belambra Clubs, en tant qu'hôtelier et distributeur de séjours, constate que 100 % de ses clients ont consulté son site internet avant de réserver un séjour. Ensuite, 50 % réservent par internet et 50 % par le centre d'appel. Cette problématique est donc centrale aujourd'hui et s'impose à tous les acteurs. C'est pourquoi du reste notre site internet est remodelé tous les quatre ans environ, afin de suivre l'évolution du marché.

Concernant la question des marges de distributeurs, il s'agit avant tout de faire la promotion d'une marque représentant un produit spécifique. Aujourd'hui, les investissements de 300 millions d'euros apportés pendant quatre ans pour la rénovation des sites de Belambra sont terminés ; il s'agit désormais de promouvoir la marque elle-même qui n'est pas assez connue.

Le tourisme industriel ou le tourisme oenologique font partie de l'offre Belambra, avec des packs tels que « Break pour tous ». Les animations et événements locaux tels que la fête des citrons à Menton ou le festival de Cannes sont évidemment pris en compte et témoignent des relations indispensables que doit entretenir tout fournisseur de séjour touristique avec les territoires et les collectivités qui les administrent.

La structure actionnariale originale de Belambra Clubs repose sur le fait que depuis 2006, elle est hybride, avec d'une part, une participation de 34 % de la Caisse des dépôts et consignations et d'autre part, des actionnaires financiers privés. Cette répartition est très vertueuse pour notre entreprise car la Caisse des dépôts oblige à adopter une vision de long terme et cela apporte de la stabilité aux politiques qui sont menées, alors que le métier est très capitalistique. Parallèlement, la présence d'actionnaires financiers tournés vers la performance économique imprime au groupe une dynamique de croissance mais aussi de pérennité sur le long terme.

Sur la question préoccupante des lits inoccupés, il faut bien comprendre que le métier d'hôtelier n'est pas la promotion immobilière mais consiste à développer un fonds de commerce hôtelier sur le très long terme, avec des appartements qui restent dans l'entreprise. Si un propriétaire a financé un appartement, le but n'est pas les dégrèvements fiscaux mais bien de faire vivre le bail le plus longtemps possible, au maximum 36 ans. Il est possible de faire appel à des investisseurs indépendants qui ont de l'épargne et qui cherchent un loyer pour compléter leur retraite car la rentabilité qu'ils demandent est de 4 %. En revanche, la rentabilité recherchée par les investisseurs professionnels, de 7 à 8 %, est impossible à tenir pour une entreprise comme Belambra.

Enfin, la fiscalité joue un rôle important dans notre activité car elle a une influence sur la collecte des fonds pour un projet. Par exemple, nous avons actuellement un projet de construction d'un club de vacances de 600 lits dans les Alpes avec un loyer assuré de 2 millions d'euros par an sur le long terme. Le projet coûte 40 millions d'euros pour la construction mais il manque 6 millions d'euros pour lancer l'opération. Les aides et soutiens à l'investissement dans l'immobilier sont donc très importants pour la filière hôtelière et nous sommes prêts à discuter de cette problématique objective.

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