Intervention de Christian Delom

Réunion du 9 avril 2014 à 9h30
Commission des affaires économiques

Christian Delom, directeur de la stratégie, de l'observation et des nouvelles technologies d'Atout France :

Vous nous avez interpellés sur Atout France. Atout France est un groupement d'intérêt économique (GIE), composé de 1200 adhérents, soit 400 institutionnels et 800 privés. Vous avez donc toute possibilité de rejoindre Atout France, comme d'autres entreprises, afin de participer à nos travaux et à nos clusters, qui sont à la fois des outils de promotion et de synergie entre acteurs publics et privés. Je cite, par exemple, le cluster sur le tourisme d'affaires qui fonctionne très bien. Atout France mène une action à 360°, en stimulant l'offre, en la qualifiant par des classements et des outils de labellisation, et en la promouvant à l'international dans plus de 32 pays.

Une question a été posée sur la coopération avec le ministère des affaires étrangères. Sachez que nous souhaitons utiliser davantage et mieux le réseau du ministère pour être présents sur d'autres destinations. Nous le faisons déjà avec Air France, en Colombie par exemple.

Vous nous avez demandé si nos moyens de promotion faiblissaient. Il est difficile de répondre à cette question. Les moyens qui viennent de l'État baissent effectivement depuis plusieurs années. La dotation de l'État nous permet à la fois de fonctionner mais aussi d'abonder le partenariat avec d'autres opérateurs. Mais parallèlement, nous avons une croissance du partenariat lui-même, ce qui fait que le budget d'Atout France est resté relativement stable, voire en légère croissance, du fait de la mobilisation des partenaires publics et privés sur les opérations ou les adhésions. Ce que nous appelons l'effet de levier, c'est-à-dire le rapport entre ce que nous investissons et ce qu'abondent les partenaires, est maintenant de 10 pour 90 et nous reconnaissons qu'il est désormais difficile de faire mieux.

Plusieurs d'entre vous ont parlé des contrats de destination. Atout France est une collection de destinations. Chaque destination qui veut se promouvoir, notamment à l'international, doit pouvoir, grâce à ces contrats de destination, se mobiliser pour accroître sa capacité à le faire et améliorer son produit en structurant l'offre. Sur le contrat Grand Ouest, qui a rassemblé trois régions, l'ensemble des départements et de multiples acteurs privés dont les transporteurs ferry maritimes, nous avons eu des effets immédiats. La clientèle anglaise, qui était ciblée, est revenue en masse et l'efficacité a été réelle. Dans le cadre de ces contrats, les acteurs coordonnent leurs actions et les investissements peuvent être séquencés. Ainsi, en outre-mer, on s'aperçoit souvent que les acteurs s'attendent. Les transporteurs aériens ne se développent pas parce qu'ils considèrent qu'il n'y a pas d'offre d'accueil et, de fait, les hébergeurs ne peuvent pas développer leur offre parce qu'ils n'ont pas la certitude qu'il y aura, au bout du compte, des liaisons aériennes. En coordonnant ces deux secteurs et en séquençant leurs différents investissements, qui n'ont pas lieu au même moment, nous pouvons faire levier. Nous pouvons également combiner deux destinations qui sont proches, comme La Réunion et Maurice, et profiter de la diversité des offres. Mais après, il faut la volonté de le faire et c'est peut-être là qu'il y a des progrès à opérer.

Sur les contrats de destination, l'expertise d'Atout France est sollicitée presque tout le temps et nous participons à l'évaluation de la pertinence du contrat. Mais c'est au niveau de l'État que ces décisions sont prises.

Pour ce qui concerne les marques et leur multiplication, nous considérons qu'il s'agit d'un atout pour la France. Mais il faut les organiser. Beaucoup de grands groupes, comme dans le secteur du luxe par exemple, ont un portefeuille de marques. Seule la France, avec l'Italie peut-être, peut offrir une telle diversité de destinations.

Vous m'avez demandé s'il existe des pôles de compétitivité. Je ne vais en citer qu'un, le Welcome City Lab à Paris, dans lequel Atout France est impliqué, mais il y en a dans toutes les régions. Nous avons l'espoir d'y voir se développer des entreprises innovantes, en matière de technologies, mais aussi de marketing et d'hébergement.

On ne le dit pas assez mais on observe une véritable diversification des types d'hébergement, notamment dans l'hôtellerie de plein air. Ces dix dernières années, c'est dans ce secteur qu'on a le plus et le mieux investi. Des ex-campings ont été transformés en véritables resorts de tourisme, que ce soit sur la côte Atlantique ou sur la Méditerranée. Les acteurs de ce secteur ont su très rapidement utiliser la diversité des réseaux de distribution, sans en être dépendants.

Une autre question portait sur la taxe de séjour. La perception de cette taxe n'est pas du ressort d'Atout France mais des collectivités territoriales. Je ne m'étendrai donc pas sur ce point. Mais avoir une source indépendante et structurée de financement de la filière touristique, comme il en existe une d'ailleurs aux Etats-Unis, n'est pas une réflexion anodine et je pense qu'elle doit être creusée.

M. Lionel Tardy, enfin, m'interrogeait sur les voitures de tourisme avec chauffeur. A-t-on vu une baisse des immatriculations ? Oui mais il y a un stock important. De nombreuses personnes sont encore intéressées par ce domaine. Si un jour, il était décidé de rouvrir le secteur, il y aura d'abord un stock à éponger.

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