Intervention de Éric Woerth

Séance en hémicycle du 15 avril 2014 à 9h30
Questions orales sans débat — Conditions de fonctionnement de la ligne ferroviaire paris-creil

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Woerth :

Voilà un sujet, monsieur le secrétaire d’État chargé des transports, qui entre dans le champ de vos compétences ! Certes, vous n’avez pas vraiment le pouvoir de faire partir ou arriver les trains à l’heure, mais cela demeure tout de même un sujet de préoccupation majeur, et votre devoir de secrétaire d’État, de représentant de la République, est évidemment de trouver des solutions pour les voyageurs qui vivent quotidiennement un véritable calvaire.

Je citerai l’exemple de la ligne ferroviaire située dans ma circonscription, à savoir celle de Paris-Creil, qui dessert la gare de Chantilly-Gouvieux et transporte de nombreux voyageurs. Depuis la mise en place du cadencement en décembre 2011, beaucoup d’usagers ont vu leur temps de trajet régulièrement allongé, voire leur train supprimé. Ce n’était pas formidable avant la réforme de l’organisation et des horaires, mais celle-ci a perturbé davantage encore la situation.

Qui plus est, les voyageurs qui auront la chance de pouvoir monter dans un train devront s’y entasser, ce qui est assez désagréable ! C’est un véritable parcours du combattant pour les voyageurs – je sais que vous appartenez à un gouvernement de combat. Or, la situation ne s’améliorera probablement pas à brève échéance, car de plus en plus de gens empruntent les transports collectifs plutôt que la voiture, ce qui est une bonne chose. De plus, le développement de cette ligne, grâce, je l’espère, à la construction de la ligne Picardie-Roissy entraînera une fréquentation supplémentaire.

En 2013, un train sur trois en heure de pointe le matin et un train sur cinq le soir ont connu un retard supérieur à six minutes. Cela ne s’est pas amélioré en 2014. Ainsi, sur les seuls mois de janvier et février, il n’y a pas eu un seul jour sans retard. Sur le seul mois de février, sept trains ont été purement supprimés. Pour les autres, le retard moyen est de onze minutes, ce qui représente un retard cumulé de près de trente heures, soit plus d’une journée sur un unique mois.

Nous devons donc réagir. Aujourd’hui, de nombreux employeurs interrogent les candidats à un emploi sur leur lieu d’habitation afin de ne recruter que des personnes qui ne connaîtront pas de difficultés de transport, source d’incertitudes quant aux horaires de travail. C’est évidemment de plus en plus inquiétant. En dépit de ces difficultés qui ne datent pas d’hier, et qui ont tendance à s’amplifier, on ne peut que regretter le peu de concertations organisées avec les usagers, de temps en temps sollicités par le conseil général. Il n’y a eu, en tout cas, aucune concertation lorsque la SNCF, après avoir décidé de revenir en partie sur les cadencements, a fixé de nouveaux horaires.

Les associations d’usagers – je pense à « SNCF va me tuer », cela veut tout dire !, ou à LUTECE –, qui n’ont rien de politique et sont composées de personnes qui veulent juste voyager dans des conditions décentes dans un train qui arrive à l’heure, ne demandent rien de plus que ce qui est normal. Puisqu’une future grille nous est annoncée, celle-ci doit faire l’objet d’une concertation approfondie, ce qui éviterait toute inquiétude.

Devant ce constat, une première solution sur le court terme, qui satisferait peut-être l’ensemble des Picards, consisterait à revoir l’attribution actuelle des sillons afin d’en réserver moins pour le TGV et davantage pour le trafic régional. C’est possible, puisque le TGV n’utilise pas tous les sillons existants. Il faut également à plus long terme sans doute envisager des travaux Gare du Nord. J’ignore de quels travaux il peut s’agir, mais on ne pas se contenter de constater qu’elle s’engorge.

Il convient donc revoir les sillons et d’échanger avec les associations d’usagers sur les nouveaux horaires qui devraient, selon la SNCF, permettre d’améliorer la situation. Toutefois, chat échaudé craint l’eau froide. Nous attendons donc de voir ! Je vous remercie, monsieur le secrétaire d’État, de préciser les solutions que vous envisagez, et ce en concertation avec les usagers de la SNCF et les opérateurs du rail afin que les citoyens ulcérés ne voient pas la situation se dégrader encore !

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