Intervention de Nicolas Sansu

Séance en hémicycle du 30 avril 2014 à 15h00
Questions au gouvernement — Alstom

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicolas Sansu :

Ma question s’adresse à M. le ministre de l’économie. À la veille du débat sur la transition énergétique et alors que se déroulent en catimini des négociations sur le traité transatlantique, qui repose sur le démantèlement des règles sociales et environnementales, le groupe Alstom a brutalement décidé de céder une partie de sa branche énergie à une entreprise étrangère. Il a annoncé hier accueillir favorablement l’offre ferme de 12,35 milliards d’euros de General Electric. La rapidité, le secret, le mépris dans lequel ont été tenus les salariés, les syndicats, l’État et la représentation nationale illustrent les méthodes d’un capitalisme financier sans foi ni loi.

Au printemps 2004, pour sauver Alstom, l’État avait alors acquis 21 % du capital avant de revendre le tout à Bouygues, deux ans plus tard. La droite porte à l’évidence une lourde responsabilité dans la situation actuelle. L’État doit aujourd’hui prendre toutes ses responsabilités pour éviter le dépeçage de ce fleuron de l’industrie française. Alstom vit de la commande publique à travers les commandes de la SNCF, d’Areva, d’EDF ou bien des régions. Vous avez rappelé vous-même, monsieur le ministre, que le groupe fabrique les turbines des chaudières nucléaires d’EDF, notamment de l’EPR : il est donc un pilier essentiel de notre indépendance et de notre sécurité énergétiques.

Nous ne pouvons mettre en péril la maîtrise publique des choix opérés dans les secteurs clefs de l’énergie et des transports, en plein développement avec les nécessités de la transition écologique. Reprendre le contrôle du destin économique et industriel de notre pays est une absolue nécessité. L’État ne peut rester dans la posture de spectateur ou d’arbitre. Monsieur le ministre, il existe une troisième voie alternative à General Electric ou à Siemens : allez-vous décider de la seule mesure qui s’impose pour préserver la cohérence du groupe et de la politique énergétique de la France, l’augmentation de la participation de l’État au capital d’Alstom, au moins jusqu’à la minorité de blocage, par le fonds stratégique d’investissement, pour peser sur les décisions stratégiques futures ?

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